Salaires, contraintes, pénibilité: le secteur de la restauration manque désespérément de bras
Négociations serrées dans l'hôtellerie-restauration, sous la pression du gouvernement. Les syndicats espèrent des augmentations de salaires et de meilleures conditions de travail pour les 1,2 millions de salariés. Mais le patronat est divisé, même s'il reconnaît le déficit d'attractivité des métiers du secteur.
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Il faut agir vite, car la situation est critique dans l'hôtellerie-restauration, alors que l'économie repart, près de la moitié des entreprises du secteur éprouvent des difficultés de recrutement.
Il y a au moins un consensus dans ces négociations: les salariés du secteur sont trop mal payés.
"Une grille de salaires pour les débutants plus valorisante"
Reste à se mettre d'accord sur un montant. Les employeurs sont prêts à lâcher entre 5% et 8,5%, soit au minimum 90 euros mensuels brut pour le salaire moyen qui est de 1810 euros. Et l'idée d'un 13e mois commence à faire son chemin.
Invité d'Apolline de Malherbe sur RMC, Didier Désert, maître restaurateur et propriétaire de l'Ambassade d'Auvergne à Paris, ne cache pas ses difficultés, malgré la réputation de son établissement:
"Tout le monde a des difficultés à recruter en salle et en cuisine (...) Il me manque une personne en salle, un maître d'hôtel, et je ne sais pas comment je vais faire" lance-t-il à l'antenne, avant de confier "On fait un métier merveilleux, mais extrêmement exigeant. Il y a eu un désenchantement lié aux horaires avec le Covid (...) On réfléchit à une grille de salaires pour les débutants plus valorisante".
Un week-end non travaillé par mois?
Sur les conditions de travail, en revanche, les positions sont plus éloignées.
Certains syndicats plaident pour sacraliser un week-end non travaillé par mois, d'autres militent pour une prime coupure, qui permet de rémunérer la longue pause entre deux services, mais le patronat préférerait laisser aux gérants la liberté de décider pour leurs employés.
Des avancées concrètes doivent pourtant avoir lieu avant la fin de l'année, c'est ce qu'a demandé la ministre du Travail Elisabeth Borne.