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"Cela va impacter les gros consommateurs": des sénateurs veulent un prix minimum pour l'alcool

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Pour lutter contre la consommation excessive d'alcool, des sénateurs veulent instaurer un prix plancher. Concrètement, chaque unité d'alcool coûterait 50 centimes au minimum. Une mesure qui a déjà fait ses preuves outre-Manche.

L'alcool bientôt logée à la même enseigne que le tabac? Réunis derrière Bernard Jomier (apparenté PS), des sénateurs veulent fixer un prix minimal à l'alcool pour qu'aucune bouteille de vin ne puissent couter moins de 3,50 euros. Une mesure qui ferait également grimper le prix du cubi.

L'idée est de ne pas toucher aux taxes mais d’instaurer un prix plancher. Le texte de l’amendement explique qu’une unité d’alcool dans une bouteille correspond à 10 grammes d’alcool pur. C’est le prix minimum par unité d’alcool qui serait augmenté pour passer à 50 centimes. La mesure concernerait tous les alcools, mais c’est surtout le vin qui est visé.

Concrètement, selon un exemple donné par la chaîne parlementaire "Public Sénat", le prix du cubi de vin le moins cher sur le marché, qui contient 5 litres, passerait de 9,35 euros à 23,30 soit une hausse de 149%.

Le but est clairement de réduire la consommation d'alcool chez ceux qui boivent beaucoup. En France, 8 % des adultes consomment la moitié de l’alcool vendu dans le pays, alcool souvent le moins cher et de médiocre qualité.

Instaurer un prix minimum pour l'alcool : bonne ou mauvaise idée ? - 23/11
Instaurer un prix minimum pour l'alcool : bonne ou mauvaise idée ? - 23/11
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Des économies de sur la santé en vue

"C'est une bonne mesure", se félicite ce jeudi sur RMC et RMC Story l'addictologue Laurent Karila. "Cela va impacter les gros consommateurs qui ont des problèmes de santé et on va faire des économies estimées à 237 millions d'euros d'ici 2050", assure le praticien.

"Cette mesure ne va pas guérir", rappelle-t-il. "C'est une mesure de prévention qui va être inscrite dans une stratégie globale", ajoute Laurant Karila sur le plateau d'"Estelle Midi", citant l'exemple de l'Ecosse. Depuis 2018, l'Ecosse expérimente un prix plancher similaire sur les boissons alcoolisées qui aurait permis de réduire de 13,4 % les décès liés directement à l’alcool et les hospitalisations de 4,1 %.

En France, la consommation d'alcool est un enjeu de santé public majeur. L'alcool y est responsable de 49.000 décès chaque année. A l'échelle européenne, l'alcool est responsable de plus de 7 % des maladies et décès prématurés. Et au niveau mondial, l’alcool est considéré comme le troisième facteur de risque de morbidité, après l’hypertension artérielle et le tabac, rappelle le ministère de la Santé.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC