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Emballages "pleins de vide": ce que disent les marques visées pour se défendre

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Dans "Apolline Matin", ce jeudi sur RMC et RMC Story, Cécile Danré dévoile les réponses des marques accusées de vendre des produits "pleins de vide" avec des emballages surdimensionnés.

Une barquette de lardons à moitié vide, un sachet de bonbons bien trop grand pour le nombre de confiseries à l'intérieur… Les associations Foodwatch et Zerowaste accusent cinq industriels de tromper les consommateurs et de se livrer au gaspillage avec ces packagings inutiles.

On a contacté toutes ces marques pour obtenir leurs explications, et quatre d’entre elles ont répondu. Et il y a des arguments intéressants. Herta, par exemple, explique que les barquettes d’allumettes fumées sont remplies au moment du tranchage de la viande de porc, qui s’effectue à température négative. Or, à cette étape, les allumettes sont encore rigides, elles ont un volume important. Et lorsqu’elles sont ensuite conservées entre 0 et 4 degrés, elles se rétractent et laissent alors un vide. La réponse est donc technique mais Herta estime qu’il ne trompe pas le consommateur puisque sa barquette, certes grande, est transparente avec un grammage indiqué sur l’emballage.

Krema, qui commercialise les bonbons Batna dans des sachets avec 44% de vide, évoque aussi des contraintes “techniques et industrielles complexes”, sans donner plus de détails. Ce qu’on comprend, c’est que la marque utilise les mêmes formats d’emballage quel que soit le bonbon à mettre dans le sachet. Certainement un problème de coût. Même constat pour Daco Bello, spécialiste des fruits secs, épinglé par Foodwaste pour ses noisettes décortiquées vendues dans des sachets avec 68% de vide. La marque reconnaît n’avoir qu’une seule taille de sachets pour tous ses produits mais affirme qu’elle va recevoir en octobre une nouvelle machine pour réduire en hauteur et en largeur ses emballages dès la fin de l’année.

Une amende qui peut vite grimper

Si les marques ne modifient pas leur packaging d’ici au 27 juillet, les associations qui les ont mises en demeure ont prévu d’engager des poursuites judiciaires, basées sur le code de la consommation et du code de l’environnement. A ce stade, aucune n'a répondu aux avocats des associations.

Les marques encourent une amende de 3e classe, à 45 euros. Cela peut paraitre dérisoire sauf que c’est 45€ par produit commercialisé non conforme. Une amende qui pourrait donc se chiffrer en millions d’euros pour une marque condamnée.

LP