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Alimentation

Prix alimentaires: l’étonnante contraction des marges des industriels et les distributeurs

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Selon l’Observatoire de la formation des prix et des marges, les industriels et les distributeurs ont préservé le pouvoir d’achat des consommateurs en ne répercutant pas l’ensemble de l’inflation.

Une étonnante conclusion du rapport de l’Observatoire de la formation des prix et des marges: les industriels et les distributeurs ont contracté leurs marges pour préserver le pouvoir d’achat des consommateurs. Les industriels et les enseignes de supermarché n'ont pas répercuté auprès des consommateurs l'intégralité de l’inflation qu’ils ont eux-mêmes subie.

L’effort a été important sur le porc, par exemple. Le prix de l’animal qui entre à l'abattoir a augmenté de 25% entre 2021 et 2022, alors que dans les rayons, la hausse n’était plus que de 17%. Situation identique pour le steak haché. 11% de hausse pour le consommateur, alors que le coût de la vache à l'entrée de l'abattoir a bondi de près de 33%.

Pour relativiser, l’effort sur les marges n’a pas été le même sur tous les produits… Il y a eu comme un jeu de vases communicants entre industriels et distributeurs. Les industriels ont augmenté leurs marges sur la boucherie et la marée, alors que les distributeurs les ont baissées. Sachant que ces mêmes distributeurs ont augmenté leur rentabilité sur la charcuterie, la volaille et les fruits et légumes. Et au final, ces mouvements de prix ont peu profité aux agriculteurs.

Les fruits arrivent à des prix abordables

Est-ce que cet effort global sur les marges pourrait retarder la baisse des prix? La ralentir un peu, tout au plus. Dans le détail, un tiers des catégories de produits de grande consommation a déjà vu son prix baisser début juin. Le top 3 des baisses: vinaigre, essuie-tout, éponge.

Autre bonne nouvelle: beaucoup de fruits et légumes de milieu d’été arrivent à des prix abordables (pêches, abricots, melons). Sur les abricots, il y a une baisse de 20% sur un an. Alors que les fruits du début d’été, les cerises et les fraises, étaient très chers, au moins pour le made in France, au profit des producteurs étrangers. Tout ça à cause de la météo.

L’Association nationale des industries alimentaires (Ania) promet des baisses de prix de 7,5 à 10% pour 200 à 300 références de marque nationale. Et l’Insee anticipe une inflation alimentaire divisée par deux fin 2023.

Emmanuel Lechypre