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Alimentation

En 2022, les Français ont consommé plus de viande... mais pas chez eux

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Selon une étude, la consommation de viande en France a augmenté en 2022 de 0,8%. Pourtant, ils en ont acheté moins pour en consommer à domicile affirme ce rapport, ce qui explique que l'importation de viandes de l'étranger augmente toujours.

En 2022, la consommation de viande a augmenté en France, malgré une baisse des achats des ménages en raison de l’inflation, indique une étude d’Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, diffusée vendredi dernier.

La consommation nationale totale de viande a progressé de 0,8% sur un an en 2022 et de 0,5% en moyenne par habitant, après une nette baisse enregistrée durant la pandémie. Pourtant, les Français en achètent moins. Moins 4,2% pour la viande de boucherie, dont les produits élaborés, les surgelés et la charcuterie, et une baisse de 5,8 % pour la volaille.

Mais en consomment davantage en dehors de leur domicile par exemple dans les fast-foods, restaurants, cantine, boulangeries etc...

Au menu de Lucia ce midi, burger. Une habitude pour cette étudiante, qui ne consomme pourtant jamais de viande chez elle. “Je ne sais pas faire à manger. Ma grand-mère m’a appris, mais bon, j’ai la flemme donc c’est compliqué”, indique-t-elle.

Une raison économique mais pas uniquement

Maëlys vient de terminer son wrap. Et si elle ne cuisine pas de viande à la maison, c’est “pour le côté écologique et pour le côté financier parce que deux repas par jour fois cinq personnes dans la famille ça peut vite chiffrer”, indique-t-elle.

Mais si les Français mangent moins de viande chez eux, ce n’est pas seulement à cause du prix selon le boucher, Romain Leboeuf.

“C’est de la volonté et puis c’est le fait que quand on va chez son artisan, il faut se déplacer, faire les courses, cuisiner. Ce qui n’est toujours pas dans l’air du temps même si tout le monde regarde Top Chef”, ironise-t-il.

Consommer de la viande à l’extérieur, c’est aussi fermer les yeux sur la qualité et la provenance du produit. “Naturellement, ça encourage l’importation. Il y a une certaine fragilité au sein de la filière et une certaine inquiétude qui est là. Nos éleveurs partent en retraite et sont souvent rachetés par des céréaliers”, indique-t-il.

L’importation de viande augmente elle de plus de 11,5% par rapport à l’année passée.

Anna Jaujard avec Guillaume Descours