Label Rouge, Bio, IGP, AOP... À quels labels se fier quand on achète du poisson?

Un étal de poissonnier, à La Faute-sur-Mer, le 29 Avril 2010. (Illustration) - AFP PHOTO FRANK PERRY
Ils sont rares et n'ont pas tous la même signification. Mi-septembre, le label BreizhMer, destiné à promouvoir les poissons et crustacés 100% bretons, a été officiellement lancé.
Concrètement, cette étiquette blanche et bleue indique une pêche exclusivement en Bretagne, selon un cahier des charges qui implique, par exemple, certaines conditions de pêche, comme le type de carburant utilisé.
Après un développement d'un an auprès de 50 entreprises déjà référencées, BreizhMer est désormais visible sur 200 produits, soit 20.000 tonnes de denrées, un quart de la production bretonne. Elle rejoint ainsi les rares labels et indications de production qui couvrent déjà certains poissons et crustacés. Tour d'horizon.
· Label Rouge
Qu'il soit sur terre ou sur mer, un produit Label Rouge est forcément signe d'une production française. Ce signe national, mis en place en 1965, correspond à un "niveau de qualité supérieur", en comparaison à des produits similaires. Au total, 32 produits de la mer bénéficient de ce label, décliné en "aqualabel".
On y retrouve les crevettes d'élevage, certaines dorades d'aquaculture marine, certaines huîtres, de la truite, des coquilles et noix de Saint-Jacques, mais aussi de la soupe aux araignées de mer ou de poissons et des conserves.
· Appellation d'origine protégée (AOP)
Avec cette appellation, les consommateurs auront l'assurance que le produit AOP respecte toutes les étapes de production réalisées selon un savoir-faire reconnu dans une même aire géographique. Il s'agit d'un signe européen qui protège le nom du produit dans toute l’Union.
En France, près de 500 produits sont référencés comme AOP, mais en ce qui concerne ceux issus de la mer, on retrouve les moules de bouchot de la baie du Mont Saint-Michel. Il s'agit d'ailleurs de la seule référence détentrice de ce label. Son principe consiste à élever le produit pour éviter un contact avec le sol. L'élevage se pratique seulement le long du littoral atlantique ou bien dans la Manche, en Normandie, sur des alignements de pieux.
· Appellation d'origine contrôlée (AOC)
Représentée en noir et en blanc, cette dénomination englobe l'ensemble des produits qui répondent aux critères de l’AOP et protège la dénomination sur le territoire français. Une fois classé AOC, un produit peut ensuite prétendre au label européen AOP. À noter que le logo ne peut plus figurer sur les produits qui ont été enregistrés comme AOP, à l'exception des vins, note le ministère de l'Économie.
· Indication géographique protégée (IGP)
Cette indication permet d'identifier un produit agricole, brut ou transformé, dont la qualité, la réputation ou d'autres caractéristiques sont liées à son origine géographique. Dans nos étals, elle se manifeste sur les huîtres Marennes Oléron, les bulots de la baie de Granville, l'anchois de Collioure ou encore la coquille Saint-Jacques des Côtes-d'Armor.
· La spécialité traditionnelle garantie (STG)
Seul une référence (les moules de Bouchot, depuis 2021) possède cette spécialité qui correspond à un produit dont les qualités spécifiques sont "liées à une composition, des méthodes de fabrication ou de transformation fondées sur une tradition".
· Bio
C'est un label difficile à imaginer pour des poissons et des crustacés, et pourtant. Des produits issus de sites de cultures sont éligibles aux logos verts et blancs, représentés par l'"Eurofeuille" pour la version européenne ou d'un "A et un B" pour le logo français.
Dans l'élevage des poissons en milieu contrôlé, la mention d'une agriculture biologique fait référence à une méthode de production d’élevage, en l’occurrence, d’aquaculture, qui impose un cahier des charges. Celui-ci détermine notamment l'alimentation des poissons et les traitements utilisés durant le cycle de vie des animaux.
Pour la conchyliculture (la culture des coquillages), plusieurs critères en lien avec la qualité des eaux d’élevage et la provenance du naissain (les embryons ou larves de coquillages d'élevage) sont pris en compte dans la certification agriculture biologique. Comme les poissons, les crustacés doivent être élevés selon un cahier des charges qui règlemente, par exemple, l'utilisation d'eau de mer artificielle, de traitements spécifiques ou encore une densité maximale d'espèces par litre.