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Alimentation

Paquets de farine, sucre, pâtes... Quels sont vos recours en cas d'erreur sur le poids des aliments?

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Le poids des aliments préemballés ne correspond pas toujours tout à fait à ce qui est indiqué sur le paquet. Même si les différences sont faibles, de nombreux consommateurs s'estiment trompés. Que dit la loi? RMC Conso fait le point.

Chaque jour, un aliment pesé. Et de temps en temps, des différences entre le poids indiqué sur l'emballage et le poids réel du produit. Sur TikTok, Mr. Grammage se prête à l'exercice quotidiennement et comptabilise au total 130.000 mentions "j'aime".

Il n'est pas le seul à avoir remarqué ces différences. Régulièrement, des consommateurs alertent les associations et les médias. En 2017, le sujet avait fait l'objet d'une enquête de 60 millions de consommateurs, qui avait observé qu'un tiers des paquets de farine étaient trop légers. Au rayon fruits, huit références de filets d'orange sur dix n'étaient pas satisfaisantes.

10 grammes manquants, marge d'erreur tolérée

RMC Conso a fait le test sur un paquet de farine d'1 kilo. Résultat: 10 grammes manquaient au paquet. Une différence qui entre toutefois dans la marge d'erreur tolérée par la loi.

En ce qui concerne les produits préemballés, un décret de 1978 définit en effet les écarts autorisés entre ce que mentionne l'emaballage et la quantité réelle. Ces écarts dépendent du volume et sont mesurés en pourcentage ou en grammes:

• Produit de 50 à 100 grammes: marge d'erreur de 4,5 grammes autorisée
• De 100 à 200 grammes: 4,5% de marge d'erreur autorisée
• De 200 à 300 grammes: marge d'erreur de 9 grammes autorisée
• De 300 à 500 grammes: 3% de marge d'erreur autorisée
• De 500 à 1.000 grammes: marge d'erreur de 15 grammes autorisée

Erreur, perte de poids au fil du temps ou tromperie

Trois raisons peuvent expliquer ces différences de poids entre mention sur l'emballage et réalité.

La première, c'est tout simplement une erreur de pesée lors de la production ou bien une erreur d'étiquetage.

Deuxième explication possible: pendant le transport ou le stockage, l'aliment peut avoir perdu un peu de poids. C'est notamment le cas pour les aliments qui contiennent beaucoup d'eau, comme les fruits et légumes, qui peuvent avoir perdu un peu de leur eau au fil du temps.

Une troisième explication qui, cette fois, s'apparente à de la tromperie, est ce qu'on appelle la "shrinkflation" ou "réduflation", une méthode délibérée du fabricant qui consiste à réduire la quantité dans un produit sans en réduire le prix. Dans la majorité des cas, le nouveau volume est bien indiqué sur l'emballage, mais le consommateur ne s'en rend pas forcément compte.

La Direction générale de la concurrence, la consommation et la répression des fraudes (DGCCRF) a toutefois relevé, dans son enquête de 2023, des cas où la quantité était abaissée sans qu'il en soit fait mention sur l'emballage. Les industriels interrogés avaient répondu qu'ils n'avaient pas changé les emballages pour réduire les coûts de production.

Affichette d'information et symbole "℮"

Ce stratagème est régulièrement pointé du doigt par l'association Foodwatch. Il a d'ailleurs récemment été annoncé la mise en place d'une obligation d'information de la part des distributeurs, via une affichette en magasin. L'arrêté ministériel encadrant cette pratique entrera en vigueur le 1er juillet 2024.

Pour éviter ces écarts de poids entre étiquette et réalité, l'Union européenne a mis en place un pictogramme "℮", non obligatoire et apposé volontairement par les fabricants qui le souhaitent. Il signifie que ces derniers s'engagent à réaliser des autocontrôles du poids de leurs aliments préemballés avec des outils de mesure respectant les exigences de la réglementation européenne.

Signalez les anomalies

Si vous constatez une anomalie dépassant les marges d'erreur tolérées, vous pouvez faire un signalement sur le site signal.conso.gouv.fr.

Si vous souhaitez un dédommagement, votre premier interlocuteur est le magasin où vous avez acheté le produit: vous pouvez réclamer un remboursement ou un geste commercial. En dernier recours, vous pouvez écrire au fabricant du produit pour demander une indemnisation.

Charlotte Méritan