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Alimentation

"Shrinkflation": les consommateurs informés par des affichettes en magasin dès le 1er juillet

Une personne prend un produit sur le rayonnage d'un magasin de déstockage alimentaire, le 07 mars 2009, à Marseille. (Illustration)

Une personne prend un produit sur le rayonnage d'un magasin de déstockage alimentaire, le 07 mars 2009, à Marseille. (Illustration) - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Une interview de la ministre déléguée au commerce Olivia Grégoire publiée ce jeudi annonce l'arrivée au 1er juillet d'affichettes en magasins alimentaires pour prévenir les consommateurs en cas de "shrinkflation", un phénomène visant à réduire les portions des denrées tout en augmentant leur prix.

Le gouvernement va obliger les supermarchés à apposer une affichette alertant les consommateurs d'une réduction des quantités d'un produit à prix inchangés, a promis la ministre déléguée au commerce Olivia Grégoire, interrogée par Ouest-France.

"À partir du 1er juillet, quand des produits (alimentaires ou non alimentaires d'ailleurs) seront 'shrinkflatés'", autrement dit verront leur quantité diminuer mais pas leurs prix, "il y aura une affichette dans le rayon durant deux mois", a indiqué Olivia Grégoire dans cet entretien mis en ligne ce jeudi.

Sur cette affichette, "sera écrit: pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au kilo, gramme ou litre a augmenté de X % ou X euros," a-t-elle élaboré.

Des quantités réduites, un prix gonflé

L'arrêté, "signé le 16 avril", est actuellement "sur la table du Premier ministre" et "devrait être publié" au Journal officiel "dans les jours qui viennent", a assuré la ministre.

La "shrinkflation", du verbe anglais "shrink", rétrécir, consiste, pour les fabricants de produits de grande consommation, agro-industriels ou distributeurs, à réduire les quantités des produits vendus plutôt que d'augmenter trop significativement les prix.

En rayons, ces mentions devront figurer dans les magasins physiques durant les deux mois qui suivent la date de commercialisation des produits concernés (alimentaires et non alimentaires), et ce, qu’il s’agisse de produits de marque nationale ou de marque de distributeur.

"Les consommateurs ayant des doutes quant au prix à l’unité de mesure affiché en rayon sont également invités à le signaler via l’application ou le site internet SignalConso", précise le gouvernement.

Le distributeur Carrefour avait par exemple réduit drastiquement les quantités de ses légumes "premiers prix" pour rester sous la barre de 1 euro, rappelait en décembre le média 60 millions de consommateurs, évoquant le passage de trois à deux salades ou la réduction d'un tiers du filet de pommes de terre.

Une révision européenne

"Si un décret sort, nous le respecterons et l'appliquerons mais nous le regrettons", avait indiqué en janvier le patron du quatrième distributeur français, Système U, Dominique Schelcher.

"C'est l'industriel qui sait que son emballage a baissé, que la recette a été remise en cause", a-t-il dit, craignant "une perte de temps" pour les équipes en magasin.

Olivia Grégoire a par ailleurs indiqué souhaiter que cette obligation incombe, à l'avenir, aux industriels plutôt qu'au distributeur, et ce, au niveau européen, à l'occasion d'une "révision des règles de l'information du consommateur sur les denrées alimentaires en Europe en 2025."

Lilian Pouyaud avec AFP