Face à la shrinkflation et l'inflation, les Français précaires réduisent leur consommation de nourriture

Un rayon de supermarché (Illustration). - Remy Gabalda - AFP
Une quantité moindre, au même prix. C'est la définition de la shrinkflation. Bien qu'elle ne soit pas illégale, et encore moins nouvelle, cette pratique des industriels est de plus en plus pointée du doigt, avec des conséquences sur les consommateurs. Ce lundi, Le Parisien publie une enquête de l'Ifop pour la Tablée des Chefs, une association de chefs engagés dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, qui s'est intéressée à la précarité alimentaire. Au total, 82% des sondés déclarent réduire leur consommation de produits touchés par la shrinkflation.
Un boycott des produits
Les clients n'ont pas l'intention de se faire avoir par les industriels qui réduisent les quantités. C'est en substance l'essentiel des témoignages recueillis par le quotidien à la suite de l'étude sur la shrinkflation. Connaisseurs des produits qu'ils achètent depuis plusieurs années, de nombreux consommateurs ont constaté une hausse des prix, décidant de ne plus les acheter.
"Quand j’achète des liégeois pour mes filles, j’aimerais qu’on me dise clairement si le grammage a été modifié. Là, les industriels communiquent seulement sur le fait qu’ils ne bougent pas les prix dans l’intérêt du consommateur. Ils ne parlent pas de leur stratégie pour réduire les quantités. C’est un mensonge déguisé", se désole Glwadys, une mère de famille de 41 ans, auprès du quotidien francilien.
Ainsi, 82% des sondés ont décidé de réduire leur consommation de ces produits, voire de les boycotter.
Moins de viande, de poisson, de fruits et de légumes...
Si la stratégie commerciale fait perdre certains acheteurs aux industriels, elle n'est pas la seule à affecter le portefeuille des Français. Toujours selon l'enquête, l'inflation a poussé une majorité de sondés à faire des choix sur des denrées alimentaires en magasin. 76% d'entre eux déclarent acheter "moins ou plus du tout" de viande, 71% annoncent avoir fait une croix sur le poisson ou encore 53% renoncent aux fruits et légumes.
L'an dernier, la même enquête publiée par l'Ifop mettait en lumière les changements de comportement alimentaire des Français face à l'inflation. En 2024, 80% des ménages modestes ont changé leurs habitudes pour trouver des solutions moins onéreuses.
Et l'inflation ne risque pas de disparaître. En mars, celle-ci a baissé de 0,2% comparé au mois de février. Mais sur un an, les prix étaient globalement toujours en hausse, soit +2,6% par rapport à mars 2023.
Cette étude a été réalisée du 30 janvier au 2 février auprès d’un échantillon de 900 personnes gagnant le Smic ou moins (1.766,92€ brut).