Une association alerte sur les pièges des fruits et légumes tout prêts vendus en barquette

Un rayon salades en sachet dans un supermarché. (photo d'illustration) - PHILIPPE DESMAZES / AFP
Carottes râpées, cubes de pastèque, ananas en tranches... Les fruits et légumes prêts à consommer envahissent désormais une partie des rayons frais. Et si ces petites barquettes nous facilitent la vie en nous évitant tout le processus de lavage, épluchage et découpe, leur consommation est loin de ne présenter que des bénéfices. 60 millions de consommateurs s'est non seulement intéressée à leur conditionnement, mais aussi à leur goût et à leur origine.
Aucune obligation d'indication de l'origine
Alors que les fruits et légumes vendus en vrac doivent impérativement afficher leur provenance, ceux qui sont prêts à consommer, donc déjà épluchés et rincés, en sont épargnés.
"Si le fabricant propose une barquette à rincer avant consommation, il doit mentionner l’origine. Mais si les tomates peuvent être dégustées telles quelles, pas de mention d’origine obligatoire", prévient l'association.
Cette exception s'applique aussi aux produits "sommairement préparés" dont "on a coupé une partie comestible", détaille 60 millions. La Commission européenne va bientôt pallier ce manque d'encadrement. En effet, à partir du 1er janvier prochain, l'indication du pays d'origine sur les fruits et légumes tout prêts sera obligatoire.
Jusqu'à 40 à 50% de vitamines C en moins
Un des autres points soulevés par l'association de consommateurs est la potentielle perte en vitamines dans ce genre de préparations. "On en perdra plus ou moins selon les techniques de découpe, les méthodes de conservation et les délais", explique Benoît Diagne, diététicien-nutritionniste. L'expert évoque également un conditionnement dans des "atmosphères modifiées enrichies en azote ou en CO2", qui peut ralentir les pertes.
"Même avec ces techniques, la teneur en vitamines, principalement la vitamine C, peut diminuer avec le temps. On sait, par exemple, que les salades en sachet peuvent perdre jusqu’à 40-50% de leur vitamine C en une semaine", prévient-il.
S'ajoute à cela la perte en vitamines hydrosolubles lors du rinçage industriel, "plus intensif" que lorsqu'il est réalisé à la maison. 60 millions épingle aussi une diminution de la saveur et de la texture, essentiellement dues à "l'oxydation" et à "la dégradation des composés aromatiques".
La "quintessence de l’emballage inutile"
En outre, les fruits et légumes découpés et prêts à être dégustés ou cuisinés ne font l'objet d'aucune restriction d'emballage, si ce n'est l'interdiction d'utiliser des "contenants ou bouteilles en polystyrène expansé", selon l'association. Le plastique est le matériau le plus utilisé, en raison de son étanchéité, de sa transparence et de son imperméabilité.
Cet usage massif représente "la quintessence de l’emballage inutile, puisque l’on peut acheter le fruit ou le légume en vrac", dénonce Zero Waste France auprès de 60 millions. L'association environnementale rappelle l'objectif de la France, qui consiste à mettre fin aux emballages plastiques à usage unique d'ici 2040. "La fraîche découpe va dans le sens inverse", regrette-t-elle.