Attention à l'arnaque au faux accrochage sur la route des vacances: elle peut vous coûter cher

Des véhicules sur l'autoroute A7, sur la route des vacances d'été, près du Péage-de-Roussillon, le 2 août 2025. - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
Sur les routes, en particulier lors des périodes de vacances, les arnaques se multiplient. On a vu celle au télépéage, celle à la pompe à essence, ou encore celle dite "à l'irlandaise". En voici une autre, particulièrement vicieuse: l'arnaque au faux accrochage.
Elle n'est pas tout à fait nouvelle, mais elle est actuellement en pleine recrudescence. La gendarmerie du Cantal a alerté dessus dans un post Facebook relayé par France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Elle affirme que deux cas de cette arnaque particulièrement rodée lui ont été signalés en moins d'une semaine. Signe donc qu'elle prend de l'ampleur.
Le procédé est le suivant: d'abord, les escrocs sont en binôme. À bord d'une voiture, l'un des deux repère une cible, souvent une personne âgée. Il va alors partir à sa poursuite, et effectuer des appels de phares pour l'inciter à s'arrêter. Une fois à l'arrêt, l'arnaqueur accuse (faussement) sa victime d'avoir dégradé son véhicule sans s'en apercevoir lors d'une manœuvre ou d'un dépassement.
La mise en scène est particulièrement travaillée, puisqu'au bout d'un moment l'escroc sort son téléphone prétendument pour appeler son assureur. C'est là qu'intervient le complice, dans le rôle donc du faux assureur. Il va pousser la victime à établir un constat, tout en exagérant le coût des réparations.
L'automobiliste arnaqueur suggère alors à sa cible de régler la somme directement en liquide. "Pour éviter tout dossier contentieux", indique la gendarmerie du Cantal.
Une arnaque répandue en France et à l'étranger
Tout peut paraître assez gros comme ça mais les victimes, surtout si elles sont âgées et vulnérables, peuvent avoir leurs capacités de raisonnement réduites par l'effet de surprise. Ainsi que la pression psychologique voire les menaces proférées par l'arnaqueur.
Cette arnaque ne se cantonne d'ailleurs pas qu'au Cantal. Des escroqueries similaires ont été constatées en Bourgogne, vers Le Creusot, racontait en mars Le Journal de Saône-et-Loire. Deux personnes âgées se sont vues réclamer 1.000 euros pour l'une et 1.400 euros pour l'autre, par des malfaiteurs. Plus tôt, c'est ActuToulouse qui dès 2023 alertait sur une arnaque similaire, survenue à Colomiers, près de la Ville rose.
À l'étranger également cette méthode semble répandue. Le journal suisse 24 heures a consacré un article à cette arnaque qui vise principalement les touristes en Italie, où elle s'appelle la "truffa dello specchietto", c'est-à-dire arnaque au rétroviseur.
Là-bas, la barrière linguistique joue un rôle crucial. Devoir régler un litige quand on ne parle pas une langue étrangère est intimidant, et l'arrangement "à l'amiable" proposé par l'arnaqueur semble plus simple que d'impliquer police et assurances. On consent donc à verser une somme d'argent liquide.
Enfin en Suisse où l'arnaque est également répandue, "certains escrocs vont jusqu'à monter dans le véhicule de leur victime pour l'accompagner jusqu'au distributeur de billets", décrit le journal 24 heures.
Être vigilant et signaler à la police
Sur les routes, vous devez donc être particulièrement vigilants face à ce type d'escroquerie. La gendarmerie du Cantal prodigue ainsi quelques conseils essentiels.
Si vous êtes abordés par des personnes prétextant un accident, établissez toujours un constat amiable. Ne vous passez jamais non plus de votre assureur officiel pour régler ce type de litige. Et surtout ne donnez jamais d'argent liquide. Même sous la pression. Acceptez encore moins de suivre votre interlocuteur à un distributeur de billets pour qu'il vous fasse retirer. S'il fait cela il n'y a pas trop de doute à avoir, ce sera un arnaqueur.
Si c'est le cas, contactez immédiatement les services de police ou de gendarmerie en composant le 17. Indiquez leur la plaque d'immatriculation du suspect si vous l'avez relevée. Ainsi que les apparences physique et vestimentaire des escrocs.
La gendarmerie vous incite vivement à le faire pour éviter que ce type d'escroquerie ne fasse davantage de victimes. Les auteurs de ce type de délit risquent jusqu'à 5 ans de prison et 375.000 euros d'amende.