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Arnaques

Il a perdu 19.600 euros: qu'est-ce que l'arnaque au parking avec bornes de recharges?

Borne de recharge. Image d'illustration.

Borne de recharge. Image d'illustration. - Tobias Schwarz / AFP

Après l'Autorité de marchés financiers (AMF), c'est 60 millions de consommateurs qui appelle à la vigilance concernant l'arnaque aux investissements dans des parkings dotés de bornes électriques.

Une arnaque qui peut coûter des milliers d'euros. Les publicités frauduleuses qui vantent les investissements dans des parkings dotés de bornes de recharge ont repris du service depuis le début du mois de juillet, alerte 60 millions de consommateurs. L'Autorité de marchés financiers (AMF) a appelé à la vigilance dès le mois de janvier, après avoir reçu plusieurs signalements.

Des publicités dans des magazines spécialisés

Les publicités frauduleuses ont été publiées entre décembre et janvier derniers dans plusieurs magazines économiques, financiers et professionnels, rapporte 60 millions de consommateurs qui a recueilli le témoignage d'un jeune homme de 28 ans victime de cette arnaque.

"Il y a quelques mois, j’ai scanné le QR Code concernant un investissement sur des parkings équipés de bornes électriques dans le guide détachable 'Placements, profitez des toutes nouvelles opportunités' paru dans le numéro 388 du mois de janvier du magazine Capital", confie-t-il au magazine.

Une fois le formulaire rempli, il l'envoie et reprend le cours de sa vie. C'est seulement plusieurs mois plus tard, le 2 juillet dernier, qu'il est contacté par une femme qui se présente comme étant "une conseillère d’EDF PEI". Elle lui présente alors un placement "sécurisé, très rémunérateur et net d’impôt", explique 60 millions. Pour compléter son appel, elle transmet une présentation détaillée à sa victime.

Une usurpation d'identité d'une filiale d'EDF

"Toutes les pages affichent et usurpent le logo d’EDF PEI. Dans une autre page sont listés ceux 'd’entreprises partenaires' bien connues du grand public comme Q-Park, Vinci ou Indigo, histoire de rassurer", analyse le magazine qui a eu accès au document.

Les rendements promis sont de 6,24% pour un l'achat de six bornes à 19.600 euros, 6,96% pour neuf bornes à 49.800 euros et jusqu'à 9,39% pour 250 bornes à 578.250 euros. Le jeune homme est séduit. Il décide de finaliser son investissement quelques jours plus tard en réalisant un virement de 19.600 euros le 22 juillet vers un compte français Treezor, une filiale de la Société Générale.

"Un projet fantaisiste"

60 millions de consommateurs a analysé l'ensemble des documents partagés par la victime. Et son constat est clair: "ce projet est parfaitement fantaisiste".

"L’activité d’EDF PEI consiste en la production d’énergie dans les zones insulaires. L’entreprise ne propose aucun service d’investissement et n’a aucune relation avec le grand public", a expliqué EDF, interrogé par le magazine.

Il était déjà trop tard lorsque la victime a constaté l'ampleur de l'escroquerie en consultant un article publié dans les colonnes du magazine Capital. Ce dernier promet de s'assurer que "de telles annonces ne paraissent plus" dans leurs pages.

Le jeune homme a porté plainte et signalé la fraude à sa banque. Il a réussi à récupérer une somme très dérisoire: 275,69 euros. C'est tout ce qu'il restait sur le compte où son virement est arrivé. Ce dernier a d'ailleurs été ouvert au nom d'une entreprise de l'est du pays qui est elle aussi victime d'usurpation d'identité.

Des annonces toujours en ligne

Publiées entre décembre et janvier derniers dans la presse, ces publicités sont omniprésentes en ligne, aussi bien sur les moteurs de recherches que sur les réseaux sociaux.

"Par exemple, pas moins de trois sites frauduleux proposant d’investir dans des parkings et/ou des bornes de recharge pour voiture électrique apparaissent en tête des résultats de Google à l’heure où nous écrivons ces lignes", alerte 60 millions.

Pour s'en protéger, l'Autorité des marchés financiers conseille de se méfier des publicités qui ne mentionnent pas les risques du placement qu'elles promeuvent et de s'assurer de l'identification claire de l'annonceur avant d'entamer une quelconque demande de documentation.

Elle déconseille également de communiquer ses données personnelles et appelle à la vigilance face aux promesses d'argent facile. "Il n'y a pas de rendement élevé sans risque élevé", insiste-t-elle. En cas de doute, rapprochez-vous d'une association de consommateurs ou de la plateforme gouvernementale Info Escroqueries.

Sabrine Mimouni