Olives, fruits, miel... Comment éviter les arnaques sur les marchés de vos vacances?

Déambuler dans les marchés locaux fait partie des activités phares des vacances d'été. Mais les touristes doivent faire preuve de vigilance, car certains revendeurs peu scrupuleux se glissent parmi les vrais producteurs et font passer des produits qui viennent de l'étranger pour des produits locaux.
RMC Conso vous explique comment les repérer et comment s'assurer que vous achetez bien un produit local.
Francisation des denrées
La Direction générale de la concurrence, la consommation et la répression des fraudes (DGCCRF) relevait, après des contrôles réalisés en 2020, 30% de non-conformités sur les marchés, la principale fraude consistant à franciser des denrées alimentaires venant de l'étranger.
Dans une récente enquête publiée par 60 millions de consommateurs sur les fausses origines France des fruits et légumes, la répression des fraudes évoque 34% d'anomalies sur 4600 contrôles réalisés depuis le début d'année.
Les fruits et légumes ne sont toutefois pas les seuls produits concernés par ce type de pratiques: elles peuvent aussi toucher l'huile d'olive, le miel, le fromage, le saucisson, les savons, etc.
Tout produit présenté comme étant régional ou du terroir, doit éveiller la vigilance du consommateur et l'amener à faire quelques vérifications avant d'acheter.
Savoir lire les étiquettes
Parmi les techniques utilisées par ces vendeurs peu scrupuleux, il y a, par exemple, une décoration de stand un peu excessive, usant de drapeaux régionaux et codes couleurs locaux pour attirer l'œil du touriste et lui faire croire que tous les produits vendus sont bien artisanaux ou issus d'exploitations agricoles des environs.
Même si elles ne consituent évidemment pas une fraude en soi, de telles fioritures peuvent vous pousser à vous poser des questions sur l'authenticité des produits.
Sur certains, l'étiquetage est obligatoire. Il suffit donc de ne pas se laisser endormir par un discours alléchant et bien lire les étiquettes: une huile d'olive qui, de prime abord, a l'air française, peut avoir été conditionnée en France mais venir de l'étranger.
Même chose pour le miel: un drapeau français sur l'étiquette peut simplement vouloir dire qu'il a été mis en pot dans l'Hexagone. L'origine du miel lui-même peut être plus difficile à trouver, même si elle est obligatoirement inscrite: lisez-bien l'étiquette en détail.
Se méfier des prix trop bas
Sur certains produits dont l'étiquetage n'est pas obligatoire, la fraude est plus difficilement détectable. C'est le cas des fruits et légumes. Dans son enquête, 60 millions de consommateurs parle d'étiquettes de clémentines corses collées sur des clémentines marocaines, ou de cagettes estampillées France et réutiliées pour exposer des légumes qui viennent en fait de l'étranger sans que ce soit mentionné.
Dans pareil cas, la seule façon d'éviter la fraude est d'avoir quelques réflexes de bon sens. Guettez d'eventuels déchets papiers laissés au sol qui pourraient vous renseigner sur l'origine d'un produit.
L'intérêt des fraudeurs est de vous faire payer plus cher leurs produits en vous mentant sur leur origine, tout en restant attractifs. Un prix trop bas doit donc vous alerter: comparez les prix entre les stands. Si une pêche française est vendue deux euros le kilo quelque part et trois euros partout ailleurs, c'est un premier signe.
Privilégiez les labels
Renseignez-vous sur les fruits et légumes de saison cultivés dans la région où vous vous trouvez. Si un stand vend des poivrons de France alors qu'on ne trouve que des poivrons d'Espagne dans tout le reste du marché, c'est également un bon indice.
Cela vaut pour les autres produits régionaux. Un miel de lavande vendu sur un marché breton a peu de chances d'être local. Privilégiez les labels AOP, appellation d'origine protégée, et IGP, indication géographique protégée, qui garantissent l'origine des produits.
À l'inverse, ne vous faites pas avoir avec des produits aux appellations qui ne sont justement pas protégées: le savon de Marseille, dont 80% de la production vient en fait de l'étranger, ou encore le melon charentais, qui peut très bien venir du Maroc.
Pour Adeline Airault, chargée de promotion des produits agro-alimentaires à la chambre d'agriculture des Landes, contactée par RMC Conso, la meilleure chose à faire reste de discuter avec le vendeur.
"Il ne faut pas hésiter à poser des questions. Un producteur ne refusera jamais de discuter avec vous, il est fier de ses produits, il est là aussi pour vous parler de son métier. S'il n'est pas vraiment producteur, vous le verrez tout de suite," assure-t-elle.
"Si l'origine n'est pas indiquée, fuyez. Un producteur local affiche toujours l'origine de ses produits."
Les marchés de producteurs de pays
Depuis une quinzaine d'années, les chambres d'agriculture de 35 départements organisent régulièrement des marchés où seuls des producteurs locaux sont installés. Réunis autour de la marque "marché des producteurs de pays", ces marchés engagent les producteurs via une charte éthique et interdisent l'achat-revente.
Une bonne manière de faire son shopping sans craindre de se faire avoir: tous les producteurs sont scrupuleusement sélectionnés par les chambres d'agriculture. L'exploitation agricole doit être leur activité principale, ils doivent transformer eux-mêmes leurs produits et ne peuvent vendre que des produits issus de leur exploitation.
Vous pouvez trouver les lieux et dates de ces marchés de producteurs sur les différents sites des chambres d'agriculture. N'hésitez pas à les contacter ou bien à vous renseigner auprès de la mairie.