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Indice de durabilité pour les téléviseurs: faut-il le prendre en compte au moment de l'achat?

Il fera son appartion dès le 8 janvier. (Illustration)

Il fera son appartion dès le 8 janvier. (Illustration) - Ministère de l'Écologie

Fini l'indice de réparabilité, place dès ce mercredi 8 janvier à l'indice de durabilité, appliqué dans un premier temps aux téléviseurs, puis aux lave-linges en avril prochain. Les consommateurs doivent-ils y prêter attention lors de leurs achats ou est-ce un nouveau gadget? RMC Conso vous explique.

Désormais, lorsque vous achèterez un téléviseur, une note de durabilité sur 10 sera affichée aux côtés des caractéristiques du produit.

En effet, l'indice de durabilité remplace, à partir de ce mercredi 8 janvier, l'indice de réparabilité mis en place en 2022 dans le cadre de la loi de lutte contre le gaspillage pour une économie circulaire (Agec). Celui-ci est déployé dans un premier temps pour les téléviseurs et sera étendu aux lave-linges le 8 avril prochain.

"C'est le fruit d'un long combat de notre association. Le consommateur avait peu d'information et ne savait pas comment choisir un produit durable", affirme auprès de RMC Conso Samuel Sauvage, co-fondateur de Halte à l'Obsolescence Programmée (HOP). L'association, créée en 2015, se bat pour l'allongement de la durée de vie des produits.

Réparable et robuste?

Mais alors, qu'est-ce qui change par rapport au précédent indice? Auparavant, l'indice de réparabilité évaluait uniquement si le produit était réparable. Maintenant, l'indice se divise en deux critères: la réparabilité, mais aussi la fiabilité. L’indice est calculé à partir de ces deux notes et s’exprime en une note globale, de 0 à 10, avec une couleur correspondante, du vert au rouge foncé.

L’indice de durabilité entre en vigueur ce 8 janvier et comporte désormais, en plus de la réparabilité, la fiabilité du produit.
L’indice de durabilité entre en vigueur ce 8 janvier et comporte désormais, en plus de la réparabilité, la fiabilité du produit. © Halte à l'Obsolescence Programmée
"Avec l'autre indice, ce n'était pas suffisant et le consommateur devait se demander: 'est-ce que le produit est robuste?'. Ce critère fait à présent partie de 50% de la note finale, l'outil est plus complet", détaille le co-fondateur de HOP.

La fiabilité comprend la résistance à l'usure, la maintenance et la facilité d'entretien, la garantie de durabilité et le processus de qualité. En magasin, comme en ligne, les vendeurs ont pour obligation d'afficher la note de l'indice à proximité du prix.

Entre pouvoir d'achat et préservation de l'environnement

En tant que consommateur, pourquoi vous devez y faire attention en cas d'achat d'une télévision? "C'est une vraie avancée pour éclairer le choix du consommateur, souvent victime de stratégies d'obsolescence programmée et donc forcé de renouveler trop rapidement ses achats", assure Samuel Sauvage.

Ainsi, cet indice va permettre de "préserver le pouvoir d'achat" des consommateurs, en les incitant à acheter moins souvent car les télévisions sont "plus durables sur le long terme". Et forcément, c'est un gage de lutte contre la surconsommation et donc de la préservation de l'environnement.

Dans la continuité du premier, cet indice de durabilité aura de nouveau un impact positif sur la réduction de la consommation. Depuis deux ans, les consommateurs "sont vraiment influencés et vont de plus en plus vers les meilleures notes", explique le co-fondateur de HOP. De plus, "les fabricants ne veulent plus avoir de produits qui ont une mauvaise note, donc il les font évoluer".

Un indice limité, qui doit être contrôlé

Pour autant, l'indice présente quelques limites, selon Samuel Sauvage. D'abord, "il n'y a que deux produits, il faudrait que cela concerne d'autres produits". Celui-ci regrette l'exclusion des smartphones et des tablettes, qui vont faire l'objet d'une étiquette énergie à partir de juin 2025 par un règlement européen. "Au niveau européen, il faudrait un indice ambitieux", suggère-t-il.

Les points seraient également trop faciles à obtenir par les fabricants. "Ils obtiennent des points s’ils affichent par exemple qu’il est nécessaire de prendre soin de la télécommande ou d’éteindre l’appareil après utilisation, alors que cela ne leur coûte rien", dénonce Samuel Sauvage.

Enfin, les consommateurs doivent rester prudents. Ces notes sont "auto-déclaratives", ce qui peut poser des problèmes de transparence. "Il faut être très vigilant pour éviter le greenwashing. L'État doit mettre des moyens pour réaliser des contrôles réguliers", conclut le co-fondateur de HOP.

Emma Forton