Mimosa, renoncules... Comment choisir des fleurs locales et de saison pour la Saint-Valentin

Un fleuriste à Paris, le 24 décembre 2020. - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP
Pour la Saint-Valentin, oubliez les roses rouges. Ces fleurs, dont la saison de production débute en France en avril pour se terminer en novembre, inondent les étals des fleuristes à la mi-février. Ce sont leurs cousines étrangères, produites de manière continue toute l'année dans des zones d'ensoleillement idéale (comme l'Équateur), qui sont vendues. Mais elles possèdent un bilan carbone jusqu'à 30 fois supérieur aux fleurs produites localement. En cause: des productions sous serres chauffées et éclairées et des acheminements par avion ou en bateau cargo.
Du côté des fleuristes français, une hausse de l'attractivité pour les fleurs plus responsables chez les consommateurs, désormais conscients que des alternatives existent, s'observe depuis 4 ans, note auprès de RMC Conso Farell Legendre, Président de la Fédération Française des Artisans Fleuristes (FFAF), qui recense plus de 1.000 fleuristes sur un total de 10.000 points de vente.
“C’est une demande relativement récente du fait des évolutions sociétales. À la sortie du Covid, il y a eu un regain d’intérêt pour les productions dites locales", développe-t-il.
(Re)connaître les fleurs de saison
Mimosa, renoncules, camélias, anémones, jacinthes coupées... Voici des exemples de variétés de fleurs de saison produites en France pour le mois de février. De quoi concurrencer la traditionnelle rose rouge. Car qu'importe la saison, des fleurs poussent en France.
Avec 3.200 sites de productions et 2500 hectares de terres, trois bassins de production de fleurs coupées se partagent le gâteau français, explique le site du Label Fleurs de France, qui certifie une production nationale des fleurs, plantes, arbustes, arbres ou bulbe au consommateur.
Et chaque bassin possède ses particularités. Dans le Sud de la France, la région Provence Alpes Côte-d'Azur, première productrice (40% des exploitations), cultive une large variété d'espèces: pivoines, mimosa, anémones ou encore des renoncules. C'est dans cette région que pousseront la majorité des fleurs de saison en février. Pour trouver les fleurs coupées issues de cette région chez votre fleuriste, le site Hortisud a développé un moteur de recherche qui retrace les fleurs cultivées dans le Var.
Lys de Bretagne et tulipe francilienne
Que ce soit en pépinière ou en horticulture, la Bretagne est aussi un bassin de production important pour la filière du végétal. 17.68 millions de tiges y ont été produites en 2010, selon Fleurs de France. On y trouve des roses, germinis, tulipes ou encore du lys. Des fleurs qui s'épanouissent de mars à la période estivale. Enfin, l'Ile-de-France se taille une part conséquente du marché de la fleur coupée. C'est là que sont produites les fleurs d'hiver comme les anémones, renoncules ou encore tulipes, détaille le producteur de fleurs locales et de saison Désirée.
Les consommateurs avides de fleurs locales et de saison pourront aussi se touner vers des sites référençant les variétés en fonction des saisons, à l'exemple du grossiste national Rose d'or, ou encore le site de la coopérative horticole Français Kerisnel. Lorsque vous êtes en magasin, cherchez ces noms auprès de vos fleuristes. Ils seront de bons indicateurs sur l'origine de production de vos fleurs.
Et si les indications attestant de l'origine de vos fleurs manquent en magasin, c'est votre fleuriste qui sera le meilleur interlocuteur pour vous renseigner.
"Le fleuriste sait ce qu’il achète, il est en capacité de dire d’où viennent ses fleurs et pourquoi il a fait ce choix d'origine de production, qu'elle soit locale ou étrangère, explique Farell Legendre. Le fleuriste a la capacité de conseiller, d’assembler et d’avoir une réalisation conforme aux exigences des consommateurs".
Mais il faut savoir que ces fleurs locales et de saison ont un prix. En moyenne, comptez 10 à 15% plus cher qu'un bouquet identique produit à l'étranger. Un tarif justifié par une augmentation des prix du foncier pour les producteurs français. "À chacun de faire des choix en fonction de ses convictions", explique Farell Legendre.
Selon le président de la FFAF, la production française est en mesure de couvrir 8 à 10% des besoins du marché national. Mais ce taux pourrait être plus haut. "Si nous arrivions à 16% de français dans le disponible et consommable, nous en serions les premiers ravis", conclut-il.