Projet de taxe fast fashion: comment avoir une garde-robe plus responsable sans se ruiner?
L'achat et la vente des vêtements de seconde main en ligne sont plébiscités par les Français, mais cette solution favorise la surconsommation. - Catherine LAI © 2019 AFP
Alors qu’une proposition de loi visant à encadrer l’industrie de la fast fashion est débattue à l’Assemblée nationale ce jeudi, certains Français souhaitent rendre leur garde-robe plus éthique et plus responsable sans savoir par où commencer. Pour cause, l'industrie de la mode génère près de 4 milliards de tonnes d’équivalents CO2 par an, selon l'Agence de la transition écologique (Ademe).
Le textile est également le troisième secteur le plus consommateur d’eau dans le monde. S'ajoutent à cela le travail forcé et l'exploitation des Ouïghours dont sont accusés certains groupes. C'est pour toutes ces raisons que de nombreux consommateurs de fast fashion souhaitent changer leur rapport aux vêtements. RMC Conso fait le point sur les différentes habitudes à adopter pour avoir une garde-robe plus responsable.
"72% des Français se déclarent en faveur d’une consommation plus responsable, preuve de leur préoccupation pour les enjeux environnementaux et sociaux", avance le 14ème baromètre de la consommation plus responsable de l'Ademe publié en 2021.
• Éviter les achats compulsifs
Les Français ont tendance à stocker leurs vêtements. C'est en tout cas ce que démontre le rapport de l'Ademe qui indique que les femmes disposent d'en moyenne 128 à 531 vêtements et les hommes entre 74 à 284. Cette quantité astronomique de pièces entassées dans nos placards s'explique notamment par le fait d'acheter sous l'effet d'une compulsion.
Pour éviter de céder à un achat compulsif qui finira aux fonds de vos placards, demandez-vous si vous pourrez porter la pièce convoitée avec plusieurs tenues différentes. Si ce n'est pas le cas, vous ferez mieux de vous abstenir.
• Acheter en seconde main
C'est sans doute une des meilleures pistes pour s'habiller de façon plus responsable. La seconde main, aussi bien en ligne, qu'en brocante ou en friperies, constitue une bonne alternative pour améliorer l'éco-responsabilité de sa garde-robe.
Attention toutefois à ne pas tomber dans la surconsommation de vêtements d'occasion vendus sur les plateformes en ligne, prévient une étude de l’Ademe menée avec l’université Paris-Dauphine et le Credoc.
• Se méfier du neuf à petit prix
"Petits prix= peu d'éthique", prévient l'UFC-Que choisir. Cette règle est vérifiable avec la plupart des marques de fast fashion comme Shein, mais aussi pour Zara, H&M, Mango... Ces dernières sont par ailleurs également dans le viseur de la proposition de loi.
"Quand un vêtement est vendu à un prix sacrifié, cela signifie qu’il a été fabriqué à l’autre bout du monde, dans des conditions peu respectueuses de l’environnement et des droits des travailleurs. Mais s’il coûte plus cher, on n’est pas certain du contraire… ", explique sur son site l'association de consommateurs.
• Éviter le coton classique
En plus des conditions de fabrication, les matières à partir desquelles sont fabriquées les vêtements sont également à prendre en compte pour consommer plus responsable.
La culture du coton, matière particulièrement utilisée dans la mode, est très gourmande en eau. Elle nécessite par ailleurs l'utilisation d'une quantité considérable de pesticides. Le coton biologique, notamment celui porteur du label Global Organic Textile Standard (GOTS) est une bonne alternative, car il consomme moins d'eau et exclue l'utilisation de pesticides.
• Penser à la location pour les occasions
En plus d'être portées que très occasionnellement, les tenues de soirée coûtent particulièrement cher. La location de vêtements peut alors s'avérer être une excellente alternative. Les plateformes comme Lescachotieres.com ou encore LaFashionLib.fr proposent un service d'emprunt de vêtements en tout genre entre particuliers. Vous pouvez par ailleurs adapter la durée de votre location à vos besoins.