Dry January: maîtrisez votre consommation d'alcool grâce à ces applications

Le "Dry January" a commencé ce lundi. - CHARLY TRIBALLEAU © 2019 AFP
La nouvelle année débute avec le fameux défi du “Dry January”, comprenez “janvier sobre”. Le but est simple: ne pas boire une goutte d’alcool durant tout le mois de janvier. Cette initiative souvent bienvenue après les fêtes est de plus en plus répandue permet d’adopter une autre consommation d’alcool une fois la période passée. Elle peut même s’avérer être bénéfique dans certains cas d’addiction.
Car si le “Dry January” est souvent associé à un défi “bon enfant” avec des effets visibles (meilleur sommeil, perte de poids…), il peut aussi être le premier pas vers la sobriété. En France, cinq millions de personnes souffrent de dépendance à l’alcool et son coût social est estimé à 120 milliards d’euros par an. L’alcoolisme étant la deuxième cause de mortalité prématurée évitable après le tabac. Pour accompagner les consommateurs à travers ce défi, des applications existent.
RMC Conso fait le point avec des addictologues.
Try Dry, Mydéfi, Oz Ensemble
· Try Dry
Créée par l’association anglo-saxonne Alcohol Change, à l’origine du “Dry January” outre-Manche, l’application propose trois “expériences” aux utilisateurs: s’informer, contrôler sa consommation et arrêter de boire. Lorsque l’utilisateur répond à un questionnaire sur sa relation à l’alcool, il y découvre son profil et des astuces pour tenir tout le mois de janvier.
Outre le suivi de sa consommation quotidienne, des règles anti-rechute sont proposées. Si besoin, le soutien des proches peut-être demandés. Mais l’expérience peut même continuer plus loin que le mois de janvier. Try Dry propose des objectifs de 100 jours et même de plusieurs mois.
· Oz Ensemble
Ici il n’est pas question d’arrêter l’alcool mais d’en maîtriser sa consommation. L’application est le fruit d’un dispositif expérimental créé par une médecin addictologue, financé par l’Agence régionale de santé (ARS) et des missions interministérielles dédiées à l’addictologie.
Une fois que le consommateur a établi son profil, ce dernier peut découvrir des exercices, des articles de santé mais aussi un panel de professionnels de l’addiction à joindre.
· Mydéfi
Élaborée elle aussi par des addictologues, l’application Mydéfi évalue le risque lié à la consommation d’alcool et aide à réduire sa consommation d’alcool, quelles que soient ses modalités. "Mydéfi s’inspire de consultations réelles en alcoologie. L'application permet de contrer le manque d'équité entre les personnes qui souhaitent avoir accès à un premier encadrement médical", explique à RMC Conso Pascal Perney, co-créateur de Mydéfi et professeur en addictologie, notamment auprès du CHU de Montpellier.
Sur l'application les utilisateurs peuvent retrouver des méthodes motivationnelles, un journal de consommation, un suivi régulier et des informations ciblées.
Les bienfaits de la e-santé
Pour certains addictologues, les applications qui encouragent au "Dry January" sont de bon ton lorsque seulement 10% des patients addicts sont pris en charge par des professionnels de santé.
"Nous n'avons pas assez de soignants pour s'occuper des malades addicts en France. Il y a donc une nécessité de nouveaux outils pour sensibiliser et accompagner les personnes qui en ont le plus besoin. La e-santé et tous les outils qui gravitent autour représentent un plus, bien qu'ils ne se substituent pas aux soins professionnels. Ces produits ont démontré leur efficacité dans la lutte contre les addictions", explique Pascal Perney.
Dans son plan 2013/2020, l'OMS (Organisation mondiale de la santé) considérait la e-santé comme "importante" dans le domaine de l'addictologie.
Casser les automatismes
Le premier février est arrivé, après trente jours sans toucher à une seule goutte d'alcool. Que faire si on me propose un verre? Pour l'addictologue Stéphanie Ledel, le "Dry January" est aussi un mois pour casser les automatismes et faire vivre l'effort dans le temps. Et donc trouver la force de choisir entre une boisson alcoolisée, ou pas.
"Le mot d'ordre de ce mois sans alcool est celui de l'affirmation de soi, mais aussi de faire ce que l'on veut réellement. Pendant un mois, les consommateurs s'interrogent sur leurs habitudes et ne doivent pas forcément recommencer à consommer une fois cette période terminée", explique-t-elle.