École, centre aéré... Ces villes où les parents risquent une amende en cas de retard

Un cartable dans une salle de classe - Image d'illustration - Fred TANNEAU / AFP
Frapper au porte-monnaie. Face aux retards répétés, plusieurs communes ont décidé d'infliger des amendes aux parents qui déposent leur enfant en retard à l'école. Une mesure jugée "injuste" par les associations de parents d'élèves.
Toulouse, Strasbourg, Marseille...
Plusieurs établissements situés à Strasbourg, Lille, Bordeaux ou encore Marseille, infligent des amendes aux parents en retard. C'est également le cas de quelques petites communes, à La Ferté-Bernard, dans la Sarthe, à Armentières, dans le Nord, ou encore à Morlaàs, en Nouvelle-Aquitaine et Moreuil, dans la Somme.
La dernière arrivée parmi la liste de villes qui ont décidé de sévir envers les parents retardataires est Toulouse. En effet, à partir de ce lundi 2 septembre, jour de rentrée scolaire pour près de 12 millions d'élèves, tous les parents qui n'arriveront pas à l'heure pour récupérer leur enfant dans l'un des Centres de loisirs associés à l'école (CLAE), seront pénalisés d'une amende de 30 euros.
"Je gère deux Centres de loisirs associés à l'école (CLAE) et mes employés sont obligés d'attendre quasiment tous les soirs", raconte Brigitte Morhain, présidente de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public PEEP 31 au micro de France Bleu Occitanie.
La ville a comptabilisé entre 6.000 à 8.000 retards par an. Cette nouvelle pénalité financière vise par conséquent à compléter les salaires des animateurs contraints de rester plus tard pour garder les enfants.
"Discernement"
"Il ne s’agit évidemment pas de sanctionner des retards de cinq minutes qui peuvent arriver à tout le monde, mais de faire preuve de pédagogie et de discernement", a prévenu Marion Lalane-de Laubadère, première adjointe chargée de l’Éducation à la mairie de Toulouse, auprès de 20 Minutes.
Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, évoque quant à lui une mesure qui sera appliquée avec "discernement", auprès de BFMTV. Il espère que les parents "de mauvaise foi ou ceux qui sont 'jemenfoutistes'" corrigeront leur comportement.
Les parents prévenus avant d'être pénalisés
Cette "amende" a suscité l'indignation d'une partie des parents. Le président départemental de la Fédération des Conseils de Parents d'Elèves, Eric Pinot, estime qu'il s'agit d'une mesure "injste, nulle, vexatoire et probablement inefficace aussi".
Il craint également que cette dernière ne s'abatte essentiellement sur les familles monoparentales, qui sont souvent les plus précaires.
De son côté, la municipalité explique que les parents ne se verront pas pas pénalisés au premier retard. Elle prévoit de les avertir "plusieurs fois" par courrier avant de les verbaliser.