La plupart des vernis à ongles semi-permanents sont interdits dès ce lundi: voici pourquoi
Une main manucurée dont le vernis est en train de sécher sous une lampe à UV. - Pexels
Il y a du nouveau à partir de ce lundi 1er septembre dans votre salon de manucure. Une substance contenue dans la plupart des vernis à ongles semi-permanents, le TPO, vient tout juste d'être interdite. Conséquence, tous les prothésistes ongulaires ont dû ajuster leurs stocks. Et utiliseront de nouveaux produits pour vous manucurer.
Cette substance, connue dans le monde scientifique sous le nom barbare "d'oxyde de diphényl triméthylbenzoyl phosphine", n'était jusque-là autorisée que pour un usage professionnel. On la retrouvait dans certaines préparations pour ongles artificiels à une concentration maximale de 5%.
Une substance classée "toxique pour la reproduction"
Mais en mai dernier, un règlement de l'Union européenne (celui dit "Omibus VII" du 12 mai) l'a classée comme substance CMR de catégorie 1B: Cancérogène, Mutagène ou toxique pour la Reproduction.
Le TPO comporte donc des risques pour la santé des consommateurs. Et ce classement comme substance CMR vaut comme une interdiction dans toute l'UE.
Cette interdiction est entrée en vigueur ce lundi 1er septembre, "sans délai d'écoulement des stocks de produits présents sur le marché", précise la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes). Cela signifie que même si un salon de manucure dispose encore de flacons de vernis semi-permanents contenant du TPO, il ne pourra pas les utiliser. Sous peine d'être sanctionné.
Côté consommateur, qu'est-ce que cela change? Est-ce que cela signifie que vous ne pourrez plus du tout vous faire appliquer de ce vernis qui tient sur les ongles plusieurs semaines? Le vernis semi-permanent nécessite l'application de gels qui durcissent sous l'effet d'une lampe UV ou d'une lampe LED. Or, c'est justement le TPO qui permet au gel de durcir grâce à cette lumière spéciale.
Des alternatives déjà sur le marché
Heureusement en cosmétique, il existe presque toujours des alternatives. L'industrie a anticipé cette interdiction et des vernis sans TPO sont déjà arrivés sur le marché.
Ils utilisent d'autres photo-initiateurs, comme l'Ethyl Trimesthybenzol Phenyl. Aussi appelé TPO-L qui, lui, n'est pas classé CMR. La plupart des marques ont donc déjà lancé leurs vernis "TPO-Free". À l'image de Peggy Sage, qui affirme sur son site Internet que "toutes les formules concernées ont déjà été reformulées sans TPO".
Dans un article sur le sujet, 20 Minutes évoque également l'alternative que constituent les vernis à ongles biosourcés. Fabriqués à partir d’ingrédients d’origine végétale et transformés via des processus naturels, ils respectent à la fois la santé et la planète. Des marques comme Manucurist ou Nailberry proposent des vernis semi-permanents de ce type. Qui durent cependant un peu moins longtemps: une dizaine de jours.