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Budget: quel avenir pour les aides au logement en 2026?

Les APL vont être gelées en 2026, selon le nouveau projet de loi de finances (image d'illustration).

Les APL vont être gelées en 2026, selon le nouveau projet de loi de finances (image d'illustration). - Pixabay

D'après le nouveau budget annoncé ce mardi par le gouvernement de Sébastien Lecornu, les aides au logement vont être gelées pour 2026 et supprimées pour les étudiants étrangers. Explications.

Vous touchez une aide au logement? Mauvaise nouvelle... Le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu a présenté, ce mardi 14 octobre, son projet de loi de finances pour 2026 avec quelques changements du côté de ces aides.

Ce budget a pour ambition de contribuer à réduire le déficit public, en prévoyant 17 milliards d’euros d’économies et 14 milliards d’euros de hausses de recettes. Parmi les économies, le projet de loi prévoit le gel des aides personnalisées au logement (APL) en 2026.

Vers une baisse de pouvoir d'achat

Comme pour les pensions de retraite ou encore les allocations familiales, les aides au logement ne seront pas revalorisées pour suivre le rythme de l'inflation, qui était encore de 1,2% en septembre. Cette mesure était prévue par "l’année blanche", annoncée par l’ancien Premier ministre François Bayrou cet été.

Ainsi, en 2026, les bénéficiaires des APL ne toucheront pas plus que cette année, alors que c'était habituellement le cas. En 2025, les aides au logement ont été revalorisées de 1,04% et de près de 3,26% en 2024.

Difficile de chiffrer précisement le manque à gagner, tant les situations des allocataires sont différentes (montant actuel de l'APL, évolution du loyer, modification des ressources etc.).

Pour obtenir une estimation précise, vous pouvez contacter la Caisse d'Allocations Familiales (CAF) ou utiliser leur simulateur en ligne. Pour autant, si votre loyer augmente alors que les APL restent inchangés, votre pouvoir d'achat va logiquement diminuer.

"C’est ce qui était redouté", a réagit auprès de l’AFP Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation pour le logement des défavorisés, qui qualifie "l’année blanche de mesure très pénalisante qui va toucher les plus pauvres".

Le projet de loi de finances indique qu’en "2026, le maintien des APL à leur niveau de 2025 permettra de réaliser une économie de 108 millions d’euros pour l’État, dont 54 millions d’euros du fait de l’absence de revalorisation".

Les étudiants étrangers dans le viseur

Si ce de budget est voté, ce sont les étudiants étrangers qui seront le plus impactés. En effet, le projet de loi de finances prévoit la suppression des APL pour les étudiants non-ressortissants d’un État de l’UE, de l’Espace économique européen (Norvège, Liechtenstein, Islande) ou de la Confédération suisse, et non-boursiers.

D'après Manuel Domergue, cette suppression représente un manque à gagner de 100 à 150 euros par mois pour ces étudiants étrangers. Un montant loin d'être anodin.

"Ces aides sont vitales pour ces étudiants qui vivent déjà dans des situations de précarité extrême", assure à l'AFP Léa Jules-Clément, co-secrétaire générale du syndicat l’Union étudiante, rappelant que beaucoup d’étudiants étrangers payent des frais d’inscription plus élevés et n’ont pas accès aux bourses du Crous.

Seuls 2% à 3% des étudiants étrangers sont boursiers et pourront donc continuer de toucher les aides au logement.

Avec cette mesure, le gouvernement pourrait réaliser environ 400 millions d’euros, selon une estimation de directeur des études de la Fondation pour le logement des défavorisés.

Emma Forton