Mouvements de foule et bagarres: à Paris, une vente exceptionnelle de baskets dégénère

Des malaises, des mouvements de foule et même des bagarres. Une vente exceptionnelle de paires de basket a provoqué une véritable émeute à Paris, ce mercredi. Rendez-vous était donné place de la République pour un "drop", un événement ponctuel où des produits sont vendus en quantité limitée. Cette fois, il s'agissait d’une vente d’Air Max 95, une paire de baskets produite par Nike en collaboration avec la marque londonienne Corteiz.
Des centaines de personnes ont ainsi convergé place de la République, avant que l'adresse de la vente ne soit communiquée. C'est un bus RATP affrété par la marque à la virgule qui a fait son apparition sur la place pour guider les clients à un magasin place de la Nation. L’organisateur de l’événement a vite été dépassé devant l’afflux de personnes venues acheter la fameuse paire à 180 euros. Dans la cohue, des bagarres ont éclaté.
Un événement peu au goût de la municipalité. David Belliard, adjoint à la maire de Paris, a assuré qu'aucune demande d'autorisation n'avait été faite et a assuré que la mairie allait éventuellement donner des suites.
"Indécence puissance 1.000"
"C’était mal géré, il y avait 600 paires pour près de 2.000 personnes", déplore le cheminot et syndicaliste Bruno Poncet, qui reconnaît être fan de baskets et posséder une centaine de paires, dans "Les Grandes Gueules".
"C’est de l’indécence puissance 1.000", déplore de son côté le restaurateur Stéphane Manigold, qui note le paradoxe entre des Français qui manifestent pour leur droit à la retraite, et d’autres qui se ruent sur des baskets.
L’avocate Sarah Saldmann évoque des scènes qui ne l’étonnent même plus: "Dans les ventes privées, cela m’est déjà arrivé d’en être presque arrivée aux mains avec d’autres femmes pour des produits". "J’ai déjà assisté à des ventes privées où les gens sont prêts à se battre", abonde Olivier Truchot.
"On est dans un tel état d’hystérie parce que ce ne sont pas juste des fringues, on les revend beaucoup plus cher. Il y a des sacs qui s’achètent 7.000 et se revendent 21.000 dans l’heure", explique-t-elle. C’est ce qui s’est passé lors de la vente Nike où la paire était affichée au prix de 180 euros, mais revendue dans la foulée beaucoup plus cher sur internet.