RMC
Police-Justice

Pollution dans le métro: pourquoi la RATP est visée par une enquête

placeholder video
Des niveaux de pollution jusqu'à trois fois supérieurs dans le métro par rapport à l'extérieur, à Paris. C'est le résultat d'une enquête menée par l'Anses, l'agence nationale de sécurité sanitaire. La pollution aux particules fines peut engendrer des gênes ou des infections respiratoires et entraîner une hausse des hospitalisations ou de la mortalité liées à ces pathologies.

La RATP est dans le viseur du parquet de Paris. Une enquête a été ouverte pour "mise en danger d'autrui et tromperie sur une prestation de services entraînant un danger pour la santé de l'homme". Une enquête qui fait suite à une plainte déposée par l'association Respire en mars 2021, accusant la régie de "tromperie et blessures involontaires" en raison d'une qualité de l'air dégradée dans l'enceinte du métro.

Sur le quai du métro, deux voyageuses décrivent l'air qu'elles respirent. “C’est sûr qu’il est différent par rapport à la surface, c’est évident. Il fait une chaleur malsaine”, indiquent-elles. Ici, l’air est trois fois plus pollué que l'air extérieur. Dylan, 29 ans, l'apprend et ça l'inquiète, lui qui est un usager presque quotidien du métro.

“C’est énorme. Quand on se dit qu’on nous embête dans Paris avec les vignettes Crit’Air et qu’on nous incite à prendre le métro, alors qu’en fait, c’est plus pollué...”, souffle-t-il.

Ce qui génère ce niveau élevé de pollution, c’est l’usure des matériaux due au freinage du métro. Ça entraîne une circulation plus dense des particules fines coincées sous terre faute de ventilation.

La RATP assure être engagée pour améliorer la qualité de l'air

Depuis que Margot a conscience de cette pollution, elle a changé ses habitudes, notamment avec ses enfants. “La question de prendre le métro avec eux s’est posée et dès que je peux éviter, je le fais”, indique-t-elle.

Cet enjeu de pollution ne concerne pas que le métro parisien selon Tony Renucci, directeur de l'association Respire.

“Dès qu’on a des métros souterrains, on a ces problèmes de pollution de l’air intérieur. C’est la configuration des gares, la vieillesse du matériel utilisé qui favorise cette situation qui, potentiellement, peut être dangereuse”, indique-t-il.

L'association incite la RATP à investir massivement pour améliorer notamment la ventilation des stations. De son côté, le groupe "ne commente pas une procédure judiciaire en cours", et assure être "engagé depuis plus de 20 ans" pour améliorer la qualité de l'air dans ses espaces.

Mahauld Becker-Granier avec Guillaume Descours