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"Il faut préparer la réouverture": les professionnels attendent des précisions sur la fin du confinement

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Lors de sa dernière élocution télévisée Emmanuel Macron avait évoqué la possibilité de rouvrir progressivement les terrasses de bars, restaurants et lieux de culture à la mi-mai avec des "règles strictes".

Les tables et chaises sont toujours rangées dans un coin du restaurant, mais Stéphane Jouron, le gérant de l’Authentic à Nice, espère bien les ressortir rapidement, mais il a besoin d’un calendrier précis.

"Les fournisseurs, ils sont comme moi, ils attendent. Si tout le monde commande au même moment, il y aura une rupture de la chaîne et on va avoir un délai de 8-10 jours. Il faut préparer la réouverture. Il faut repréparer les cartes que tout soit parfait, il faut deux jours de nettoyage en cuisine, mettre en place les nouvelles réglementations…", énumère-t-il.

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Ce patron a justement besoin d’informations sur les conditions de réouverture pour savoir s’il embauche ou non du personnel supplémentaire. "Si j’ai un couvre-feu, je n’ai pas besoin d’embaucher deux personnes de plus, je rembaucherai normalement en fonction aussi de comment se passe la reprise. Recruter ça va très vite, former les gens, c’est un peu plus long", indique-t-il.

Inquiétude des restaurateurs, mais aussi des gérants de cinémas comme Arnaud Vialle, patron du cinéma Rex à Sarlat en Dordogne.

"Il y a un délai de deux à trois semaines pour remettre au niveau marketing en place les films à travers l’affichage dans nos villes. On a une certitude, c’est qu’on devra reprendre les films sortis sur la fin du mois d’octobre. Sur les nouveaux films, on n’a pas trop d’inquiétude parce qu’on sait qu’il y en aura beaucoup", assure-t-il.

Des jauges à respecter?

À l’inverse pour Daniel Benoin, le directeur du théâtre Anthéa à Antibes, ce n’est pas la date qui pose fondamentalement problème, mais plutôt la jauge à respecter. "Ça s’annonce comme un gros casse-tête parce que comme beaucoup de théâtre public, on a vendu nos places à l’avance par le biais d’abonnement. Ici, il y a 1200 places et donc si on doit respecter 30%, on sera à 300 places. Il va falloir sélectionner, et c’est ça qui est incroyable et que les gens risquent de mal comprendre", confie-t-il.

En mai, ce directeur, mais aussi metteur en scène devait présenter son spectacle, mais impossible de le jouer dans ces conditions. Il doit faire face aussi aux annulations des autres compagnies.

"J’ai un spectacle qui devait venir en juin et qui ont annulé avant que je puisse dire quoi que ce soit parce que les comédiens n’étaient plus disponibles et parce qu’ils pensaient qu’ils ne joueraient pas. Mais moi, j’avais prévu cinq représentations", assure-t-il.

Si le couvre-feu est maintenu, ce directeur préfère tout simplement ne pas rouvrir.

Kelly Vargin avec Guillaume Descours