Indexation, taxe foncière, prime Macron... Tout ce qui change pour vos impôts en 2024

Quelques changements en termes de fiscalités apparaissent en 2024. - Etienne Laurent - AFP
Hausse de la taxe foncière, indexation du barème de l'impôt sur le revenu sur l'inflation, nouvelles règles concernant la prime de partage de la valeur… 2024 est porteuse de changements en termes de fiscalité. On fait le point.
• Indexation des impôts sur le revenu sur l’inflation
Comme pour l’année précédente, le gouvernement a décidé d’indexer le barème de l’impôt sur le revenu sur le taux de l’inflation. Concrètement, cela passe par le rehaussement des différentes tranches d’imposition à hauteur de 4.8%. Un pourcentage qui correspond à l’évolution de l’indice des prix à la consommation hors tabac.
Ainsi, une personne seule sans enfant qui perçoit jusqu’à 11.294 euros, contre 10.777 euros en 2023, n'est plus imposable. La deuxième tranche de 11% s’applique jusqu’à 28.798 euros, contre 27.478 euros jusqu’ici. La troisième, de 30%, jusqu’à 82.341 euros, la quatrième de 41% jusqu’à 177.106 euros et la cinquième de 45% pour tous les autres revenus supérieurs.
Tous les foyers dont les revenus n’ont pas augmenté entre 2022 et 2023 verront par conséquent le montant de leurs impôts sur le revenu baisser. Les personnes dont les revenus ont été indexés sur l’inflation ne verront quant à elles pas de différence.
• Hausse de la taxe foncière
Les 32 millions de propriétaires sont sans doute les perdants de ces changements. Pour cause, la taxe foncière, déjà en hausse en 2023, va de nouveau grimper de 3.9%. Son montant est automatiquement revalorisé chaque année selon l’indice des prix “harmonisé” (IPCH), qui était de 3.9% en 2023.
Sans surprise, cette hausse agace l’Union des propriétaires (Unpi). “Cela n’a aucun sens d’indexer les valeurs locatives sur l’IPCH, plus élevé que l’indice des prix en France”, a confié à Ouest-France Frédéric Zumbiehl, président de l’organisation.
S'ajoute à cela la taxe sur les abris de jardin qui progresse elle aussi de 3.4% en 2024. Cette dernière avait déjà augmenté de 8% en 2023.
• Pas de durcissement fiscal pour les Airbnb
L’abattement fiscal de 71% sur les locations de meublés touristiques classées dans les zones qui rencontrent des difficultés d’accès au logement est maintenu. Un article du Sénat non retiré par le gouvernement dans le projet de loi de finances 2024 prévoyait pourtant de réduire cet abattement à 30%, avec un plafond de recettes baissé à 15.000 euros.
Une source gouvernementale a reconnu une "erreur matérielle", soulignant le fait qu’on ne pouvait pas “changer le 15 décembre 2023 des règles fiscales applicables pour 2023, a fortiori quand elles sont défavorables aux contribuables”. Le durcissement fiscal sur ce type de location attendra sans doute 2025.
• Taxation de la “prime Macron”
La prime annuelle de partage de la valeur, baptisée “prime Macron” est versée aux salariés par les employeurs. Si ce complément de revenu reste exonéré des cotisations sociales (hors CSG et CRDS), il est désormais soumis à l’impôt sur le revenu pour les bénéficiaires employés par une entreprise de plus de 50 salariés et ceux dont la rémunération mensuelle est supérieure à trois SMIC.