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"On s'acharne sur le propriétaire": la taxe foncière va encore augmenter dans certaines communes

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Les communes et les intercommunalités ont jusqu'au 15 avril pour voter le taux d'imposition de la taxe foncière. L’augmentation sera d’au moins 3,9 % pour les propriétaires cette année.

Jusqu'au 15 avril, les communes et intercommunalités peuvent voter le taux de taxe foncière, qui concerne 34 millions de propriétaires assujettis, et le transmettre au fisc. Le taux est calculé à partir de l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) entre novembre 2022 et novembre 2023. L'an passé, il était de 7,1%. Pour cette année, on sait déjà que la taxe foncière, l'impôt dont les propriétaires doivent s'acquitter en novembre chaque année, va augmenter de 3,9% a minima pour les plus chanceux. Mais les municipalités peuvent décider d'une hausse plus conséquente. Et dans certaines communes, le vote a déjà eu lieu.

A Villeurbanne (Rhône), en banlieue lyonnaise, le conseil municipal a tranché. Cette année, la taxe foncière va bondir de 10%, soit 50 euros de plus en moyenne par foyer. Pas le choix selon Jonathan Bocquet, adjoint aux finances: "Il y a l'inflation, mais aussi la mesure des points d'indice, la revalorisation des fonctionnaires". D'autant plus que la ville compte 13.000 habitants de plus en 15 ans. Résultat, les dépenses de la commune ont augmenté de 8 millions d'euros.

Une enveloppe difficile à trouver depuis la suppression de la taxe d'habitation. "Sauf en faisant exploser les tarifs de la cantine, ou de la piscine municipale, on n'avait pas d'autres solutions", poursuit l'adjoint de Villeurbanne. Situation similaire à Meaux, qui voit sa taxe foncière augmenter de 12%.

Moins de communes vont voter une hausse

L'an dernier, 14% des communes et 18,1% des intercommunalités avaient voté pour une hausse de la taxe foncière. 27% des Français avaient alors subi une hausse supérieure à la seule revalorisation des bases locatives. Et avec les élections municipales en 2026, c'est aussi la dernière occasion pour les communes d'augmenter cette taxe.

Mais cette année, les communes seront moins nombreuses à voter une hausse, selon Philippe Laurent, vice-président de l'association des maires de France. "Les rattrapages qui ont été faits l'année dernière ne le seront plus cette année. Entre 8 et 10% des communes seront amenées à le faire mais probablement pour des montants un peu moins importants", justifie-t-il.

Pour Sylvain Grataloup, président de l'Union nationale des propriétaires immobiliers, ces montants restent tout de même trop élevés: "On s'acharne sur le propriétaire alors même que c'est celui qui peut être la solution pour relancer le logement et la croissance". Il propose que les propriétaires puissent répercuter la taxe foncière sur les locataires, à l'image de la taxe sur les ordures ménagères.

Depuis l'automne dernier, 2.263 communes supplémentaires, essentiellement installées sur le littoral et en zone montagneuse, se sont ajoutées à la liste des 1.434 villes qui ont le droit d'imposer une surtaxe (de 5% à 60%) d'habitation sur les résidences secondaires.

SG avec Ameline Lavechin