"C’est se foutre de la gueule du monde": le maire de Villeurbanne tacle Gérald Darmanin sur le trafic de drogue

En proie au trafic de drogues dans sa ville, le maire de Villeurbanne assure avoir alerté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin des difficultés qu'il rencontre. En réponse, il assure que le ministère ne lui a proposé qu'un rendez-vous l'année prochaine. Sur le terrain pourtant, il y a urgence alors que la ville a été le théâtre de trois fusillades en une semaine.

À Villeurbanne, dans la banlieue lyonnaise, les habitants du quartier du Tonkin se mobilisent contre le trafic de drogue. Excédés après trois fusillades en une semaine dont deux en plein jour à proximité d'école, les habitants tentent d'occuper l'espace public et d'alerter alors que les policiers peinent à endiguer le trafic malgré les renforts.

Le maire PS de la ville Cédric Van Styvendael veut que le quartier soit considéré comme un lieu de trafic majeur et que des moyens adéquats soient alloués à la lutte contre la vente de drogue: "On veut que ce quartier soit repéré depuis Paris comme lieu de reconquête républicaine avec 20 policiers pour le quartier, qui 'ilotent' et luttent contre le trafic de drogue", appelle-t-il ce lundi sur RMC et RMC Story.

"Le cabinet du ministre me renvoie à un rendez-vous en 2024"

L'élu assure avoir répondu à toutes les demandes du ministère de l'Intérieur. "On a fait beaucoup d'efforts", estime-t-il, évoquant le nombre de caméra qu'il a doublé et les policiers municipaux dont les effectifs ont eux aussi presque doublé, passant de 30 en 2020 à 52 aujourd'hui.

"Je considère que j’ai pris mes responsabilités, et le cabinet du ministre me renvoie à un rendez-vous en 2024. Ce n’est pas sérieux, c’est se foutre de la gueule du monde", ajoute Cédric Van Styvendael.

GG, set et match : Villeurbanne, des habitants défient les dealers... ont-ils raison ? - 13/11

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Après le cannabis et la cocaïne, l'arrivée du crack

Le maire de Villeurbanne assure ne pas être entendu: "J’ai écrit par trois fois au ministre, j’ai fait en sorte de ne pas politiser la situation, il ne m’a même pas répondu. Médiatiser la situation, il n’y a que ça qui marche, comme l’ont fait les habitants, ils ont bien raison", souligne-t-il aux "Grandes Gueules".

Dans le quartier du Tonkin, le trafic se fait sous l’œil des caméras, assure le maire. Un trafic essentiellement de cannabis mais aussi de cocaïne et depuis quelques semaines, de crack. Au grand dam des habitants qui craignent que la situation difficile ne devienne pire encore.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC