"Je ne la vois pas dans mon caddie": la baisse des prix se fait attendre dans la grande distribution

Les négociations commerciales ont-elles permis de tirer les prix vers le bas dans la grande distribution? Pas vraiment, selon les derniers chiffres du baromètre Circana, que RMC révèle ce matin. En mars, l'inflation poursuit sa très lente décrue: -0,2% comparé au mois dernier. Mais sur un an, les prix sont toujours à la hausse, +2,6% par rapport à mars 2023.
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, avait pourtant affirmé en début d'année que les prix allaient baisser, et rapidement, grâce notamment à ces négociations commerciales. Mais dans les faits, les prix de certains produits continuent de grimper, seulement un peu moins vite.
Pourtant les produits et leurs nouveaux tarifs commencent à arriver dans les rayons. Il faut souvent entre 4 et 6 semaines, avec les délais de livraison. Alors certes, selon le baromètre, la déflation est plus marquée dans certaines catégories comme les fruits secs, les charcuteries de volaille ou les pâtes ménagères, type feuilletées ou brisées…
Mais elle est compensée par une hausse dans des catégories importantes: l’huile d’olive, certains fromages aussi. Le gouvernement avait pourtant précipité les négociations pour espérer des baisses de prix. "Ça ne sera pas le cas" prévient un consultant spécialisé dans la consommation. Selon plusieurs patrons de la grande distribution, l’inflation devrait se maintenir entre 2 et 3% dans les rayons cette année.
Sur le parking de ce supermarché, les consommateurs sont tous d'accord. “Tout a vraiment augmenté. La baisse des prix, je ne la vois pas dans mon caddie”, confie Thérèse qui constate même une hausse sur certains produits. “Sur le lait, j'ai vu qu’il y avait deux ou trois centimes en plus”, assure-t-elle.
Et ces quelques centimes, additionnés, peuvent parfois plomber le budget. Dans les rayons, Vanessa choisit le moins cher.
“Un caddie, c’est 150 ou 200 euros alors qu’avant, c’était plutôt 100 ou 120”, constate-t-elle.
Une inflation qui va durer
Alors pour limiter les frais, il faut parfois ne prendre que l'essentiel comme Jeremy, résigné. “On n’a pas trop le choix, il faut bien se nourrir. C’est comme le carburant, on n’a pas le choix que d’en mettre dans la voiture”, estime-t-il.
Pas le choix de payer plus, mais pour combien de temps? Emily Mayer, directrice des études à l'institut Circana, qui a réalisé l'enquête, assure que l'inflation, ce n'est pas fini.
“Même s’il y a de la détente sur certaines matières premières, ce n’est pas le cas sur tout. L’énergie reste chère, il y a eu les hausses de salaire dans l’intervalle… Donc ça explique ce niveau d’inflation qui se situera cette année autour de 2%”, appuie-t-elle.
Lundi, Michel-Edouard Leclerc a encore prévenu les consommateurs. Selon le patron de la chaîne de magasins, "on ne reviendra pas aux prix de 2019".