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"On n’en voit pas le bout": inflation, pension alimentaire… une maman solo raconte ses difficultés

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Mère célibataire, Estelle va être reçue à l’Assemblée nationale ce vendredi avec d’autres familles monoparentales. Dans "Apolline Matin", sur RMC, elle témoigne sur ses difficultés au quotidien.

Des mères célibataires à l’Assemblée nationale, avec leurs enfants. La première "Assemblée des familles monoparentales" a lieu ce vendredi, à l’initiative du député socialiste de l’Eure Philippe Brun. Plusieurs centaines de personnes devraient participer. Objectif: comprendre les besoins et les inquiétudes familles monoparentales, particulièrement touchées par la crise. Une famille monoparentale sur trois vit sous le seuil de pauvreté, soit en dessous de 1.102 euros par mois. La part de familles monoparentales est passée de 9,4 à 24,9 % de l'ensemble des familles entre 1975 et 2019. Et sur les 2 millions de familles monoparentales en France, 83% des chefs de famille sont des femmes.

Estelle (37 ans), agent administratif et mère célibataire, se rend à l’Assemblée ce vendredi avec sa fille de 9 ans. "Avoir l’opportunité d’expliquer notre quotidien, c’est vraiment une chance à saisir, explique-t-elle dans Apolline Matin ce vendredi sur RMC et RMC Story. On subit comme tout le monde les hausses extrêmement importantes et on n’a qu’un salaire. Donc personnellement, je vais être bloquée. Je suis fonctionnaire, nos salaires sont bloqués ou les hausses sont assez minimes."

Cette maman solo touche 1.400 euros par mois. "J’ai fait construire ma maison il y a six ans, j’avais exactement les mêmes revenus, tout se passait bien, confie-t-elle. Sauf que là, ça commence à être vraiment très compliqué. On a toujours quelque chose qui nous tombe sur la tête. Là, ils ont supprimé les cagnottages de 90%, ce qui est très utile quand vous êtes solo parce que vous regardez les promos, vous utilisez les applications de remboursement… Ils vont changer par exemple le ticket modérateur. En soi, ce n’est peut-être pas grand-chose. Mais quand on a des traitements à vie, ce sont encore des sommes à débourser. On va rentrer en austérité, il va encore falloir faire des réductions… C’est très complexe, on n’en voit pas le bout."

La pension alimentaire arrive en retard et est imposable

A l’inflation et aux coupes budgétaires annoncées, s’ajoutent d’autres contraintes, comme le retard du versement de la pension alimentaire, même si la Caf a désormais la main. "Je touche une pension alimentaire qui est recouvrée par la Caf, parce qu’on n’arrivait pas à s’entendre (avec le père), car il a coupé tout contact, raconte Estelle sur RMC. Même là, c’est compliqué. Je pense que la Caf a une charge de travail plus importante. Et je touche toujours la pension alimentaire avec trois à sept jours de retard par rapport au début. Pour eux, ce n’est peut-être rien. Mais pour moi, ça correspond à des agios que je dois payer. Au début, je la touchais vers le 15. Et maintenant, le 23. J’attends une réponse de la Caf, que je n’ai toujours pas depuis trois semaines."

Une pension alimentaire qui est imposable, alors qu’elle est déductible pour celui ou celle qui doit la payer. "Je touche 300 euros, explique Estelle. J’aurais pu demander plus, mais ce n’était pas mon but. C’est imposable. Je serais limite mieux à ne pas toucher la pension, plutôt qu’à la toucher. A l’heure actuelle, je la déclare en plus de mes revenus, ce qui fait que je n’ai pas droit à certaines aides. J’ai croisé le député Philippe Brun sur un événement. On a eu l’opportunité d’évoquer ce sujet et depuis, il a travaillé dessus. Il nous a proposé de venir expliquer le sujet. C’est extrêmement important. Les médias parlent des familles monoparentales, en disant qu’on est de plus en plus. Mais il n’y a rien qui est fait pour nous."

LP