Avec l'inflation, 41% des Français déclarent manger moins que par le passé

Des clients font leurs courses au rayon fruits et légumes d'un supermarché de Faches-Thumesnil (Nord), le 6 décembre 2012. - PHILIPPE HUGUEN / AFP
Face à l'inflation, le pire est-il passé? C'est la question que pose l'observatoire Cetelem dans son baromètre 2024, publié ce lundi, au travers d'une étude réalisée dans 10 pays européens auprès de 10.400 personnes. Il en ressort que tout comme leurs voisins allemands, 89% des Français interrogés considèrent que les prix ont augmenté en 2023 et 55% d'entre eux disent ressentir une baisse de leur pouvoir d'achat. Ainsi, des choix de dépenses sont faits en magasin. Et ils concernent tous les secteurs, de l'alimentaire aux loisirs, en passant par les vêtements.
L'alimentaire n'est pas épargné
Face à l'inflation, plus de 4 Français interrogés sur 10 (44% de sondés) ont déclaré restreindre leurs dépenses alimentaires. Une donnée plus haute que la moyenne européenne de 37%. Si la situation inflationniste laisse place à des renoncements, on observe aussi un changement de comportement en matière d'alimentaire puisque 41% des Français avouent manger moins que par le passé.
Face à la très forte inflation, près de 9 Français sur 10 (87%) annoncent avoir réduit le gaspillage alimentaire. À l'échelle européenne, les sondés ont multiplié les initiatives pour faire face à l'inflation. Toujours en matière d'alimentaire, les promotions et les prix bas ne sont pas boudés en France puisque 79% de sondés révèlent y avoir recours, contre une moyenne européenne de 81%.
Vêtements, loisirs...
Mais d'autres secteurs sont aussi concernés par l'inflation en 2023: 65% des Français sondés (contre 62% des Européens) ont renoncé à des dépenses liées aux loisirs et 59% à des dépenses liées aux vacances. Les vêtements et achats de chaussures sont eux aussi impactés, puisque 60% des Français annoncent y avoir renoncé (contre 54% en Europe).
"Le scénario central pour 2024 reste celui d’une consommation des ménages qui, sans être euphorique, restera résiliente. Il faudra surveiller les niveaux d’épargne. En effet, la hausse des taux d’intérêts pourrait inciter les Européens à augmenter leur épargne", explique cependant Flavien Neuvy, directeur de l'observatoire Cetelem.
Ainsi, 53% des sondés annoncent vouloir mettre plus d’argent de côté en 2024, contre 51% l’an passé. Du côté des intentions d'achats, l'Observatoire constate une "bonne résistance" avec 53% des Européens qui déclarent avoir envie de consommer en 2024. Deux secteurs ressortent grands gagnants de cette envie: les voyages et les loisirs, avec des dépenses estimées en hausse de 5% par rapport à 2023.
Étude réalisée par Harris Interactive en novembre 2023 dans 10 pays d’Europe: Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni et Suède. Au total, 10.389 personnes, âgées de 18 à 75 ans, ont été interrogées en ligne. 3.000 interviews ont été réalisées en France et 800 dans chacun des autres pays.