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Forêts, parcs, rue: pouvez-vous cueillir des fleurs ou ramasser des fruits et champignons librement?

Un cultivateur récolte des fleurs de safran le 1er novembre 2020 dans les champs de Pampore en Inde (photo d'illustration).

Un cultivateur récolte des fleurs de safran le 1er novembre 2020 dans les champs de Pampore en Inde (photo d'illustration). - Tauseef MUSTAFA © 2019 AFP

Le printemps est enfin là et les beaux jours commencent à se multiplier. L'occasion pour vous de faire des balades en forêts ou dans des parcs. Si vous souhaitez cueillir des fleurs, attention car il y a des règles à respecter. RMC Conso vous explique.

Le printemps est là, et l'envie de cueillir des fleurs en forêt aussi. Plaisir simple soit-il, la cueillette est tout de même encadrée par de nombreuses règles, essentielles à la protection du patrimoine naturel. RMC Conso fait le point.

Une autorisation préalable

Lorsqu'il s'agit des forêts publiques gérées par l'ONF, notamment les forêts domaniales ou des collectivités, "la cueillette à caractère familial est tolérée", indique l'ONF.

En revanche, la réglementation est plus stricte en ce qui concerne les forêts privées: "La cueillette doit être autorisée par le propriétaire forestier", rappelle l'Office national des Forêts (ONF) à RMC Conso. Sans cette autorisation, qui peut être écrite ou orale, il est tout simplement interdit pour vous de ramasser des fleurs.

Mais attention, un arrêté préfectoral ou communal peut aussi interdire la cueillette "s'il existe un risque de disparition d'espèce". Ainsi, plus de 400 plantes bénéficient d'un statut intégral de protection en France, selon l'arrêté du 20 janvier 1982.

Pour connaître la liste des espèces protégées dans votre région, consultez le site de la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) dont vous dépendez.

Quelques précautions à prendre

Dans le cas où vous êtes autorisés à cueillir des fleurs, il y a quelques précautions d’usages à prendre. La cueillette doit être raisonnée, notamment sur la quantité.

"Seul le ramassage des tiges en fleur est toléré mais en quantité limitée: ce que la main peut contenir, soit 10 à 15 tiges par personne", explique l'Office national des Forêts.

En cas de ramassage "trop volumineux" ou "intensif", vous risquez une amende de 135 euros pour un volume ramassé entre 5 et 10 litres (art. R. 163-5 du code forestier). Et l'amende peut grimper jusqu'à 45.000 euros, avec des sanctions pénales, si la cueillette est encore plus importante ou destinée à la revente (art. L. 163-11 du code forestier).

Lors de la cueillette, veillez également à ne pas prélever le bulbe des fleurs pour ne pas empêcher leur renouvellement et pour qu'elles puissent repousser l'année suivante.

Faites aussi attention à couper proprement la tige et à ne pas l'arracher brutalement. Le tout, à la main et non avec des outils de jardinage comme des râteaux ou des peignes. C'est interdit, car cela abîme les pousses et les sols.

Et dans les parcs?

Quelle réglementation s'applique pour les parcs? La réponse est plus radicale que celle des forêts. Comme dans les rues de votre commune, les fleurs dans les parcs sont généralement plantées par les services municipaux. Il est donc bien entendu interdit de les couper.

Et si vous êtes tenté par une jolie fleur qui dépasse de la propriété de votre voisin? N'y pensez pas. Là aussi, c'est interdit.

Dans les deux cas, si vous arrachez des fleurs, c’est une "détérioration légère d’un bien appartenant à autrui", selon le Code pénal. Vous risquez jusqu'à 1.500 euros d'amende.

Fruits, champignons, bois...

Pour ce qui est des baies, des fruits ou encore des champignons, c'est différent. Vous avez le droit d'en ramasser au maximum cinq litres, ce qui représente l'équivalent d'un panier.

Quid du bois? Comme les fleurs, que ce soit une forêt privée ou publique, il faut détenir une autorisation pour en ramasser sinon c'est interdit. D'après l'ONF, "le bois doit rester au sol pour préserver les insectes, les végétaux, la biodiversité".

Là encore, il y a une exception dans le cas de l’affouage: certaines mairies autorisent temporairement quelques habitants à venir couper leur bois eux-mêmes dans leurs forêts communales.

Emma Forton