Voyage en train: est-ce une bonne idée d'investir dans une carte Avantage SNCF?

Un train SNCF. (Illustration) - DOMINIQUE FAGET / AFP
Utile ou accessoire? Depuis quelques jours et à l'occasion du Black Friday, Trainline, une plateforme de réservation de trajets en trains et en bus à destination de l'Europe, propose des réductions allant jusqu'à -20% pour les acheteurs de cartes Avantage SNCF. L'offre commerciale, qui prendra fin lundi 2 décembre, peut sembler intéressante. Mais la carte Avantage, très prisée, puisqu'elle compte plus de 4 millions de détenteurs, porte-t-elle si bien son nom? On fait le point.
Pour étudier les éventuels inconvénients de la carte Avantage, il faut d'abord savoir ce qu'elle propose et quel est le public visé. Car elle se décline en trois profils: la carte Jeune est dédiée aux personnes entre 12 et 27 ans, la carte Adulte aux 27 à 59 ans et la carte Senior aux 60 ans et plus.
Pour ces trois déclinaisons, la réduction est la même: -30% garantis sur tous les trains TGV Inoui et Intercités en seconde et en première classe. Pour les enfants de 4 à 11 ans qui accompagnent les voyageurs, une réduction peut s'appliquer à raison de -60% dans la limite de trois enfants.
En fouillant un peu sur le site marchand de la SNCF, on découvre qu'elle permet aussi des avantages sur la restauration à bord (-15%), sur la location de véhicule en agences Avis (-15%) et chez certains prestataires comme le service de conciergerie "Mes Bagages" (-15%).
Un changement en octobre
Mais ce qui fait la force de la carte Avantage, c'est le plafonnement de ses prix. Pour un voyage en France, en seconde classe, de jour, ou en place assise de nuit, les prix des trajets en TGV Inoui ou Intercités sont plafonnés à hauteur de 49€ pour un trajet de moins d'une heure trente, à hauteur de 69€ pour un trajet entre une heure trente et trois heures, et à hauteur de 89€ pour un trajet de plus de trois heures.
Or, il y a encore quelques semaines, ces tarifs plafonnés étaient plus bas et permettaient plus d'économies. Ces avantages ont légèrement été modifiés par la SNCF au mois d'octobre, suscitant la colère des usagers.
C'est le cas de la ligne Paris-Angers, dont le tarif maximum était plafonné à 49 euros, dont le nouveau plafond est désormais fixé à 69 euros. Et cette ligne n'est pas la seule à avoir connu une hausse semblable, à l'exemple de Paris-Rennes, Paris-Poitiers, Lille-Lyon, ou encore Paris-Lorient. Toutes ont connu une augmentation de leur prix pour les porteurs de la carte Avantage.
Pour justifier cette hausse, la SNCF a expliqué dorénavant se baser sur la durée moyenne des trajets, contre une étude de la distance auparavant. Un coup de grâce pour les utilisateurs de cette carte, qui n'ont, cette année, pas eu l'occasion de l'acheter ou de la renouveler à des tarifs plus avantageux, comme la régie ferroviaire avait l'habitude de le faire chaque rentrée.
Interrogée sur le sujet de la carte Avantage, la SNCF n'a, au moment d'écrire ces lignes, pas répondu à nos sollicitations.
La Fnaut évoque une carte "week-end"
Si l'on se penche sur l'offre promotionnelle de Trainline, présentée comme "unique sur le marché", on peut déjà constater que l'économie réelle n'est que de 9,80 euros pour une carte qui en coûte 49, qu'importe le profil sélectionné.
Pour la Fnaut (Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports) contactée par RMC Conso, cette carte Avantage ne mérite pas toujours son nom. À commencer par la tranche 27/59 ans (carte Adulte) qui ne bénéficie pas de ces fameux 30% de réduction sur des allers simples en semaine, à moins d'être accompagné d'un enfant, comme le précise SNCF.
Un autre désavantage de cette carte, sans distinction de tranche d'âge, réside dans le fait que certains trajets en TER ne bénéficient pas de réductions, explique à notre rédaction François Delétraz, président de la Fnaut.
"Cette carte est finalement plutôt destinée aux voyageurs du week-end", complète ce dernier.
Mais le tableau n'est pas totalement noir. Selon Trainline, les cartes Avantage sont amorties, en moyenne, dès le troisième trajet. Pour la Fnaut, elles peuvent même l'être dès le deuxième trajet, tant les prix plafonnés représentent de réelles économies lors d'une forte hausse des prix. Il ne reste qu'aux voyageurs à s'adapter et à préparer leur trajet selon les disponibilités des trains, et leurs prix.