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Sur appli, en carte ou version papier... Tout savoir sur les chèques-vacances et leur utilisation

4,8 millions de personnes bénéficient des Chèques-vacances. (Illustration)

4,8 millions de personnes bénéficient des Chèques-vacances. (Illustration) - Pixabay

Bien utiles pour voyager, les chèques-vacances permettent de financer voyages, activités, mais aussi certains déplacements. Ce précieux sésame se décline en deux formats: un numérique et un papier. Mais sont-ils prévus pour les mêmes usages? RMC Conso vous aide à y voir plus clair.

Du changement pour 2025. Dès le 1er janvier, à la SNCF, les achats de billets de train avec des chèques-vacances ne pourront se faire que de manière électronique, mettant fin à la validité des titres en papier. Une petite révolution qui n'a pas manqué d'être critiquée.

Si l'annonce est si commentée, c'est parce qu'elle bouscule les usages de plusieurs millions d'utilisateurs de ces chèques-vacances, dont la plupart vont être contraints de passer au numérique pour voyager en train. L'information est d'autant plus importante qu'elle peut questionner les usagers sur ce que leurs chèques permettent, qu'ils soient dématérialisés ou au format papier. On fait le point.

Lorsque vous faites la demande à votre entreprise, en théorie, c'est elle qui choisit le format dans lequel les chèques vous seront versés. À savoir, ceux en papier, (dits "Classic"), dématérialisés ("Connect"), ou les deux.

"Dans la majorité des cas, les entreprises laissent ce choix aux salariés. On constate néanmoins que la tendance du numérique est en nette hausse ces dernières années", explique à RMC Conso le service de presse de l'Agence Nationale pour les Chèques-Vacances (ANCV).

Différents formats

Concrètement, il est possible de régler exactement les mêmes types de prestations avec des titres physiques ou dématérialisés, nous assure l'ANCV. D'autant qu'il est même possible de combiner les deux formats. Mais dans les faits, ce sont les usages qui diffèrent.

· Les "Classic"

Format historique, le chèque-vacances en papier doit être remis en main propre ou envoyé par courrier pour le règlement. Le prestataire de services doit ensuite l'encaisser auprès de l'ANCV. Les chèques papiers peuvent être partagés en famille, suggère l'organisme qui gère leur gestion. Les établissements qui autorisent les chèques-vacances sont reconnaissables grâce au logo de l'ANCV souvent affiché sur les devantures.

Mais son côté parfois "peu pratique" est souvent pointé du doigt par des organismes qui veulent progressivement glisser vers les formats numériques. Dans les faits, les chèques en papier peuvent être égarés, volés, ou abîmés. En cas de perte, ils sont difficiles à remplacer.

Ces derniers ont aussi une valeur fixe de 10, 20 ou 50 euros. Si le montant dû est inférieur à la valeur d'un chèque, il peut y avoir un souci pour rendre exactement la monnaie.

À noter que dans certains cas, payer ses prestations avec la version papier, comme par exemple à un guichet d'aéroport pour des billets d'avion, peut coûter plus cher qu'un achat en ligne.

· Les "Connect"

Pensés pour être intégrés aux usages quotidiens, les chèques dématérialisés sont accessibles via une application pour smartphone. Le compte à activer en ligne est accessible en continu et permet une dépense au centime près, dès 20 euros d'achat.

Mi-septembre, la SNCF a invoqué l'utilisation en baisse "très nette" du format papier pour justifier le tout numérique. Interrogé sur ce point par RMC, l'ANCV nous a expliqué ne pas avoir de commentaire à faire, la décision relevant de la stratégie propre de chaque entreprise.

Si aucune autre entreprise n'a annoncé une décision semblable à celle de la SNCF, il est probable que certaines s'y mettent, tant le format dématérialisé se généralise.

· Le dispositif Macartevacances

S'il n'est pas lié à l'ANCV, ce troisième moyen de paiement s'inscrit aussi comme une aide financière accordée aux salariés d'une entreprise sous la forme de chèques vacances. Cette carte proposée par le CSE d'une société permet de payer ses loisirs.

C'est dans l'utilisation que le dispositif est différent. Il se présente sous la forme d'une carte bancaire Mastercard, rechargeable. Cette dernière est utilisable chez tous les prestataires qui acceptent la carte bleue, même à l’international. En revanche, les paiements de denrées alimentaires ou au restaurant ne sont pas possibles, à l'inverse des chèques-vacances.

Des frais de conversion pour changer de format

Si vous avez encore des chèques en version papier, sachez qu'il est possible de les numériser pour ne pas perdre les sommes acquises, mais la conversion n'est pas gratuite. Dix euros sont retenus sur le montant total échangé.

"Un coût de traitement", justifie l'organisme des chèques-vacances.

D'autant que le changement de format "Classic" au "Connect", nécessite un peu de temps. Il est d'abord indispensable de posséder un smartphone si la demande n'est pas faite sur un ordinateur, une adresse mail et un compte France Connect. La marche à suivre complète et l'intégralité des pièces requises pour la conversion sont à retrouver en suivant ce lien.

Les employés qui ont fait la demande de conversion devront ensuite attendre des nouvelles de l'ANCV. La requête doit être étudiée et statuée.

Mais cette procédure, longue et complexe, n'est-elle pas un frein pour les personnes les plus éloignées du numérique? Pas de réponse de l'ANCV à notre question.

Restaurant, culture, hébergement...

Les utilisateurs, papier ou numérique, peuvent toujours bénéficier d'un réseau de bonnes adresses et d'une base de recherche d'activité pour les bénéficiaires. Selon l'ANCV, plus de 100.000 enseignes sont répertoriées. Il est même possible de filtrer ses recherches selon le format de ses chèques-vacances.

En fonction de la ville dans laquelle vous êtes en déplacement, le site permet de rechercher les restaurants autour de vous: restauration rapide, traditionnelle, de spécialités, ou encore goûters à la ferme. L'offre culturelle se décline aussi en billeterie pour des spectacles et des expositions.

Enfin, c'est peut-être au chapitre des hébergements que l'offre est plus conséquente. L'ANCV y référence des hôtels, clubs, gîtes, auberges de jeunesse, chambres d'hôtes, hébergements insolites, locations de vacances, et même des colonies pour enfants.

Lilian Pouyaud