Péages gratuits, billets de train plafonnés... Des députés veulent faciliter les départs en vacances

Ils sont encore plus nombreux cette année. En 2023, 40% des Français ne partiront pas en vacances, un chiffre en hausse par rapport à l'année précédente. "Depuis cinq ans, mes petits-enfants ne partent plus en vacances et cette année, j'ai décidé de faire un crédit de 2.500 euros pour que ma fille les emmène en vacances", raconte ce lundi sur RMC et RMC Story Marie-Thérèse.
Dans ces conditions, six députés appellent l'Etat à aider davantage les Françaises et les Français à partir en vacances. Au menu d'une proposition de loi qu'ils doivent présenter dès ce lundi après-midi, l'universalisation du "chèque-vacances", la création d'un "passe colo verte" et la gratuité du Bafa (brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur en accueils collectifs de mineurs).
Des billets "trop chers"
"C'est une mesure d'urgence, l'Etat doit se saisir de cette problématique, donner espoir à tous ces gens", appelle Soumya Bourouaha, députée communiste en Seine-Saint-Denis. "Dans ma circonscription, dans le quartier du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie, dans certains immeubles, ce sont 100% des habitants qui ne pourront partir en vacances", en raison notamment de l'inflation, abonde Benjamin Lucas, député Génération.s des Yvelines.
C'est le cas de Karima, son mari et leurs trois enfants qui vivent à Nice et partent normalement chaque année en vacances. Mais pas cette fois: "Les billets sont trop chers et avec l'inflation, on ne s'en sort pas". Pas de départ non plus pour Bachira et ses trois enfants: "La seule solution, c'est le centre de loisirs mais c'est à côté de la maison".
Pour faciliter les départs en vacances dès cet été, "on propose notamment deux jours de péage gratuit pour partir en vacances, alors que huit départs sur dix se font en voiture, et on veut aussi proposer un billet de train à 35 euros aller-retour", détaille Benjamin Lucas, dans "Apolline Matin" sur RMC.
"On veut donner aux collectivités et aux associations les moyens d'entretenir les bâtiments pour les vacances collectives. Il y a des résidences achetées il y a quelques années qu'il faut les remettre aux normes", explique aussi le député des Yvelines.
Les vacances, "l'identité de la République"
Car les colonies de vacances sont menacées. Alors que 4 millions d'enfants partaient en colonie il y a quelques années, ils ne sont plus qu'1 million. "Il n'y a plus de politique publique du temps libre et de l'éducation populaire. On a abandonné le secteur associatif durement touché par le Covid-19 et l'inflation", déplore Benjamin Lucas. Le député veut aussi rendre le Bafa gratuit "pour rendre attractifs ces métiers d'encadrement car il y a une baisse de vocation", constate l'élu, alors que passer son Bafa coûte entre 500 et 1.000 euros selon les organismes.
Les vacances, "ça fait partie de l'identité de la République de permettre de chacune et chacun de s'émerveiller, de moins produire et plus réfléchir, se reposer et se réparer", conclut Benjamin Lucas. Si la proposition de loi est acceptée, elle aurait vocation à être mise en place dès cette année.