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Électricité: comment savoir si mon logement est aux normes?

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Au 1er janvier 2023, sur les 31 millions de logements construits avant 2008, 83% des installations électriques de plus de 15 ans comportaient au moins une anomalie électrique. Cette donnée, issue du baromètre Promotelec publié ce lundi, fait état d'une vétusté des installations électriques répandue, parfois fatale.

Incendie ou électrocution. Voici deux des principaux risques d'accidents domestiques lorsque les installations électriques ne sont pas aux normes. L'association Promotelec spécialisée dans la sécurité à domicile, a publié ce lundi son baromètre annuel qui alerte sur la présence "d'au moins" une anomalie dans 83% des installations électriques de plus de 15 ans. 31 millions de logements construits avant 2008 sont concernés. Et ce phénomène concerne autant les logements collectifs que les individuels.

"90% des installations électriques des parties communes comportent au moins une anomalie électrique", commente Promotelec.

Depuis 2010, entre 30 et 40 décès seraient liés à une électrocution et chaque année 3.000 personnes sont admises aux urgences pour cette même raison. Mais comment se prémunir contre une installation électrique vétuste et à quoi doit-on être vigilant?

Disjoncteur, protection différentielle...

Que vous soyez en logement individuel ou collectif, il est nécessaire de vérifier que son installation électrique est équipée d'un disjoncteur général sur l'appareil général de commande. Placé près du tableau électrique, cet appareil doit être facile d'accès, installé à l'intérieur du logement, dans une pièce sèche et non humide, précise le Consuel (Comité National pour la Sécurité des Usagers de l’Électricité) sur le blog Izi d'EDF.

Sur le tableau électrique, il est important qu'un interrupteur différentiel soit associé à une rangée d'interrupteurs. Ce dernier doit impérativement être associé à une prise de terre, précise le Consuel. Parmi les principales anomalies détectées dans le baromètre Prometelec, les anomalies sur les dispositifs de protection contre sur les surintensités représentent 34% des anomalies électriques. Dans les parties communes des immeubles d'habitation, cette donnée est de 28%.

Ce sont les disjoncteurs qui servent de protection en cas de surcharge, de surtension ou de court-circuit. S'il est âgé de plus de 15 ans, une rénovation s'impose préconise EDF. De la même manière que s'il est équipé de fusibles ou de disjoncteurs en porcelaine.

Parmi les 286.000 déclarations de dommages électriques auprès des assurances en 2021, les principales causes étaient: une défaillance d'un composant de l'installation, une surintensité (comme de nombreux équipements électriques branchés en même temps) ou une surtension (comme la foudre).

La norme NF C 15-100

En termes d'électricité, une seule norme fait loi en France et doit apparaître: NF C 15-100. C'est elle qui réglemente les installations dans les habitations neuves et dans les rénovations totales de bâtiments existants. Mais selon les pièces de l'habitation, la norme précise un certain nombre de points d'éclairage, de prises de courant et le type de circuits installés dans chaque pièce.

Dans une salle de bain, où 22% des incidents électriques sont le fait de liaisons supplémentaires dans une salle de bain "défectueuse", la norme NF C 15-100 définit trois différents volumes d'eau à respecter (0, 1, 2 et hors volume). Une information à surveiller durant des travaux car 18% des incidents électriques en salle de bain sont dus à des zones de sécurité électrique non respectées.

Lors de rénovation, il est conseillé de se faire préciser les marques avec lesquelles travaille l'installateur. Plusieurs d'entre elles étant reconnues pour la qualité de leurs produits (Hager, Legrand, Schneider Electric..), précise Promotelec à RMC Conso. "Demandez au professionnel s’il utilise bien des produits affichant une marque de conformité ou de qualité telle que NF, pour Norme Française (ou un équivalent européen), qui garantit le bon fonctionnement et la performance des produits utilisés", explique Promotelec.

Des normes s'appliquent aux propriétaires

Depuis le 1er janvier 2018, le Diagnostic électrique obligatoire (DEO) d'un logement est obligatoire pour tous les baux d’habitation nouvellement signés. Et ce, pour une durée de validité de 3 ans. En entrant dans un logement qu'ils vont louer, les occupants doivent vérifier si l'installation électrique possède, a minima:

  • Un appareil de commande et de protection de l’installation générale,
  • Un système différentiel,
  • Un dispositif de protection contre les changements d’intensité,
  • Une liaison équipotentielle adaptée aux pièces d’eau,
  • L’absence d’équipements électriques vétustes,
  • La protection des fils conducteurs.
"En l'absence de ces critères, le propriétaire bailleur est tenu de rénover l'électricité du logement, au regard de la norme NF C 15-100", précise Izi.

Si l'installation électrique d'un logement loué a plus de 15 ans (et si le bail a été signé après le 1er janvier 2018), le propriétaire est obligé de fournir un état de l'installation avec le contrat de location que le logement soit meublé ou vide, du moment qu'il est utilisé comme résidence principale.

Seul un diagnostiqueur est en capacité de dresser le bilan électrique. Le ministère de l'Écologie référence tous les diagnostiqueurs immobiliers certifiés en ligne.

Lilian Pouyaud