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Permis, loyer, revenu minimum... De quelles aides peuvent bénéficier les jeunes précaires ?

Des bénévoles des Restos du Cœur lors d'une distribution à des étudiants, au stade Vélodrome de Marseille, dans le sud de la France, le 26 mars 2021.

Des bénévoles des Restos du Cœur lors d'une distribution à des étudiants, au stade Vélodrome de Marseille, dans le sud de la France, le 26 mars 2021. - Nicolas TUCAT © 2019 AFP

Alors que le nombre de bénéficiaires des fonds d’aide aux jeunes a baissé de 42% en 2022, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), de nombreuses aides dédiées aux jeunes en situation de précarité sont ignorées. 

Une population particulièrement précaire. En France, près de 1.4 millions des personnes sans formation et sans emploi sont des jeunes de 15 à 29 ans, selon une étude de l'Insee publiée en janvier 2023. Mais les jeunes diplômés ne sont pas non plus épargnés. En 2021, 56.9% des salariés de moins de 25 ans disposaient d'un contrat précaire, selon les calculs de l'Observatoire des inégalités

Les moins de 30 ans sont parmi les personnes les plus exposées à la pauvreté. L’inflation et la hausse du coût de la vie rendent leur quotidien encore plus difficile. À quelles aides sociales peuvent-ils prétendre pour tenter de sortir la tête de l’eau? RMC Conso fait le point. 

• Le Revenu de solidarité active (RSA) jeune

Un jeune sans emploi de moins de 25 ans peut prétendre au Revenu de solidarité active (RSA) jeune. Il doit être âgé de 18 à 24 ans et avoir travaillé pendant au moins deux ans (environ 3.214 heures) à temps plein durant les trois années qui précèdent la demande. Peu importe la nationalité, pour y avoir droit, mais si on n'est pas de nationalité française, il faut résider en France depuis au moins 5 ans. Dans le cas où le jeune a plus de 25 ans, il doit remplir les critères de droit commun et n’est plus soumis à l’obligation d’avoir travaillé au moins deux ans. 

Le montant du RSA jeune est calculé suivant la composition du foyer, le nombre d’enfants à charge. Il est identique au RSA accordé aux personnes de plus de 25 ans qui est actuellement de 607.75 euros. Il sera revalorisé de 4.6% et passera à 635.75 euros au 1er avril prochain. 

Pour savoir si vous êtes éligible et quels seraient vos droits, vous pouvez effectuer une estimation à l’aide du simulateur de calcul de la CAF

Cette aide accordée par Action Logement est un prêt à taux 0 pour aider le futur locataire à verser un dépôt de garantie au propriétaire ou au bailleur. Pour l'obtenir, le locataire doit être âgé de moins de 30 ans, être salarié du secteur privé (hors agricole) ou être étudiant. Le montant du prêt ne peut toutefois dépasser 1.200 euros et le bénéficiaire doit le rembourser en 25 mois maximum. 

La garantie Visale est quant à elle une caution locative qui permet de couvrir les impayés de loyers des jeunes. Cette dernière prend le relais du locataire dans le cas où il ne pourrait plus payer son loyer. Elle est accordée au moins de 30 ans, quelle que soit leur situation. Action Logement, l’organisme chargé de ce dispositif, se tourne ensuite vers le locataire pour obtenir un remboursement qui peut être échelonné suivant la situation. Cette garantie est complètement gratuite. 

• L’allocation chômage d'aide au retour à l’emploi (ARE)

Cette aide est destinée aux jeunes involontairement privés d’emploi à cause d’un non-renouvellement de CDD, d'un licenciement ou d'une rupture conventionnelle. Pour y prétendre, plusieurs critères doivent être réunis. Il faut notamment avoir à son actif 122 jours d’affiliation à France Travail ou 610 heures de travail au cours des 28 mois précédant la demande. 

Le calcul du montant de l’ARE est établi à partir d’une part fixe de 12.95 euros par jour et d’une part variable égale à 40.4 % du salaire journalier de référence (SJR) du demandeur d’emploi. Pour permettre aux potentiels bénéficiaires d’estimer leurs droits à l’ARE, un simulateur gratuit est mis à leur disposition sur le site Internet de France Travail. 

• La prime d’activité

Cette aide est un complément de revenus à destination des travailleurs aux revenus modestes. Elle est accordée sous conditions de revenus, aux salariés, mais aussi aux étudiants salariés, aux alternants et aux stagiaires qui gagnent plus de 78% du Smic, soit près de 1.090.98 euros mensuels net au 1er janvier 2024.

Pour la percevoir, il faut soit être Français, citoyen de l’Espace économique européen, ou Suisse ou citoyen d’un autre pays séjournant en situation régulière en France depuis au moins cinq ans avec un titre de séjour autorisant l’exercice d’une activité professionnelle. Son montant varie en fonction de vos revenus. Il est possible de faire une simulation sur le site de la CAF

• L’aide personnalisée au logement (APL) 

Étudiants, alternants et salariés aux revenus modestes peuvent bénéficier de cette aide qui prend en charge une partie du loyer. Son montant dépend de plusieurs critères, comme les ressources, la composition du foyer, ainsi que la situation professionnelle. Pour estimer votre éligibilité, la CAF étudie notamment vos revenus mensuels sur les 12 derniers mois. 

• Les aides locales et départementales 

Le fonds d’aide aux jeunes (FAJ) est une aide de dernier recours attribuée par les conseils départementaux aux jeunes âgés de 18 à 25 ans en situation de grande difficulté sociale ou professionnelle. Elle se présente sous forme d’aides financières individuelles et ponctuelles mobilisables plusieurs fois.

La décision d’attribution et le montant octroyé dépendent du département et du président du Conseil général. Pour la demander, les jeunes peuvent se tourner vers la mission locale de leur département. Il est également possible de se renseigner auprès de sa mairie. 

• Des dispositifs pour accéder au permis de conduire 

Les jeunes de 15 à 25 ans aux revenus modestes peuvent bénéficier du dispositif de permis à un euro par jour. Pour cela, ils doivent trouver une auto-école partenaire de l’opération, puis se rendre dans leur banque afin de demander un prêt à taux zéro afin de financer leur formation. Plusieurs montants leur seront alors proposés: 600, 800, 1.000 et 1.200 euros. 

Les mensualités de remboursement ne peuvent pas dépasser 30 euros, d’où le nom de “permis à un euro par jour”. Par ailleurs, certains demandeurs d’emploi, si leur conseiller le juge nécessaire pour retrouver un travail, peuvent bénéficier d’une aide dont le plafond est fixé à 1.200 euros. Enfin, certaines villes proposent également des financements pour permettre aux jeunes de payer leurs permis. Vous pouvez vous renseigner auprès de votre mairie. 

Sabrine Mimouni