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Ski: quelles sont les stations les plus touchées par le manque de neige?

La station de ski de Camurac, dans les Pyrénées Audoises, fermée en raison du manque de neige, le 29 janvier 2024.

La station de ski de Camurac, dans les Pyrénées Audoises, fermée en raison du manque de neige, le 29 janvier 2024. - Capture d'écran Webcam Viewsurf

Les effets du réchauffement climatique affectent considérablement plusieurs stations de ski. Certains sites, notamment ceux situés dans les Alpes du Sud, sont particulièrement touchés selon un rapport de la Cour des comptes.

Les stations de ski sont de plus en plus concernées par les effets du réchauffement climatique. Plusieurs d'entre elles font face à un faible taux d'enneigement les forçant parfois à utiliser une neige artificielle, particulièrement énergivore et délétère pour l'environnement. En février dernier, la Cour des comptes a même publié un rapport dans lequel elle prévient qu'il sera de plus en plus compliqué d'assurer un enneigement dans certaines stations.

"Fragilisées par le manque d’enneigement et l’érosion de leur clientèle de skieurs, de plus en plus de stations sont déjà plus en capacité d’atteindre l’équilibre d’exploitation. Toutes les stations seront plus ou moins touchées à horizon de 2050", a prévenu la juridiction financière.

Les stations qui ont dû fermer

Faute d'enneigement, plusieurs stations situées en dessous de 1.600 mètres ont été contraintes de fermer leurs pistes. Parmi elles, le site de Laguiole, en Occitanie, Saint-Colomban-des-Villards, en Savoie, ou encore Beille et Chioula, dans l’Ariège. Plus récemment, c'est la station de Gérardmer, dans les Vosges, qui a fermé ses portes samedi dernier.

D'autres domaines n'ont fermé que quelques pistes. C'est par exemple le cas de la station de Semnoz en Haute-Savoie, qui n'a réussi à maintenir l'ouverture que de 6 pistes sur 25. Il en va de même pour le domaine de Gresse-en-Vercors, dans l'Isère, qui conserve 7 pistes ouvertes sur 27 avec un paysage qui vire au "vert".

Ces domaines à l'avenir incertain

Dans son rapport, la Cour des comptes établit un palmarès des stations situées sur les massifs des Pyrénées et des Alpes les plus menacées par le réchauffement climatique. Pour cela, elle s'est appuyée sur un "outil d’évaluation du risque pesant sur les stations de ski". Ce dernier a été appliqué à près de 163 stations en prenant en compte trois indicateurs, à savoir l’exposition climatique, le poids économique de la station et les capacités financières de la collectivité propriétaire.

Celles qui seront les plus touchées par le manque de neige dans les prochaines années sont quant à elles situées dans les Alpes du Sud. Il s'agit des stations suivantes: Molines Saint-Véran, Abriès-Ristolas, Chaillol, Arvieux, Ceillac, Saint-Léger-les-Mélèzes et Roubion-les-Buisses en Provence-Alpes-Côte d'Azur, ainsi que la Toussuire Saint-Pancrace en Auvergne-Rhône-Alpes.

Orelle, Tignes, Chamonix-Mont-Blanc...

Les conclusions du rapport sont claires: les stations les moins vulnérables sont celles situées en haute altitude, dont notamment Orelle, Tignes, Chamonix-Mont-Blanc et Val d’Isère, toutes situées en Auvergne-Rhône-Alpes.

Le manque d'enneigement des stations en moyenne et basse altitude leur fait la part belle, puisque de nombreux vacanciers ont privilégié les séjours en haute altitude pour s'assurer d'avoir de la neige.

Dans le Val d’Isère par exemple, la station a frôlé la barre des 90% d'occupation pour les vacances de février. Le taux de remplissage du domaine est "en augmentation assez nette" par rapport à l'année dernière, a souligné Christophe Lavaut, directeur de Val d'Isère Tourisme auprès de BFM TV. Même constat du côté de Tignes où la station affichait un taux d'occupation de 86.8%, en février.

Sabrine Mimouni