Moins d'un Français sur dix part au ski en hiver

Un groupe d'enfants sur les pistes de ski de la station de Font-Romeu, le 10 janvier 2023 dans les Pyrénées-Orientales. - Charly TRIBALLEAU © 2019 AFP
Une pratique sociale minoritaire. Le ski et les vacances d'hiver sont bien moins populaires que les vacances d'été qui ont tendance à fédérer bien plus de Français. C'est en tout cas ce que démontre une enquête du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc). Selon cette dernière, seulement 9% des Français partent à la montagne durant les vacances d'hiver. Le bilan de l'étude dresse également le profil type des amateurs de pistes, qui, sans surprise, sont globalement "aisés, jeunes et urbains".
Populaire auprès des groupes sociaux favorisés
Les sports d'hiver restent très marqués socialement, d'après l'enquête qui a été menée en janvier 2023, sur un échantillon de 3.000 personnes représentatif de la population française.
"20% des cadres et professions intellectuelles supérieures sont ainsi partis à l’hiver 2023, contre 7% des inactifs, 17% des hauts revenus contre 6% des bas revenus. On trouve également plus souvent des habitants de l’agglomération parisienne, des hommes, des foyers de quatre personnes, et des jeunes", détaille le compte-rendu du Crédoc.
Cela s'explique principalement par le coût élevé des vacances à la montagne. S'il existe peu d'estimations récentes sur le prix d'un séjour au ski, une étude réalisée en 2013 par les Domaines skiables de France et la Caisse des dépôts en Rhône-Alpes et mentionnée par Le Monde, estimait à 117 euros le coût moyen d'une journée sur les pistes. Poussée par l'inflation, cette moyenne a forcément augmenté durant les dernières années. Le principal poste de dépense est généralement le logement (29%), suivi du forfait (16%) et des courses alimentaires (15%), selon l'enquête.
Peu de conscience des enjeux écologiques
Cette enquête s'inscrit dans le sillage des conclusions d'une autre étude menée en 2010 par le même organisme.
"Cela ne nous étonne pas pour l’instant, même s’il est possible que les choses changent d’ici deux ou trois ans, que ces populations s’adaptent et aillent moins au ski, explique Jörg Müller, chercheur au Crédoc au Monde.
Mais les adeptes des sports d'hiver ne semblent pas prêts à changer leurs habitudes pour des raisons écologiques. Pour cause, même si 44% des vacanciers affirment être "très sensibles à l'environnement", ils ne seraient "pas pour autant complètement conscients des différents impacts environnementaux de la pratique des sports d'hiver", relève l'étude. En effet, ces activités nécessitent l'installation d'infrastructures qui artificialisent les sols.
"Les stations nécessitent aussi des consommations énergétiques multiples (forte densité des logements accueillant les touristes, remontées mécaniques et autres téléphériques nécessaires à la remontée des pentes)", selon les conclusions du Crédoc.
S'ajoute à cela la diminution de l'enneigement qui pousse certaines stations à utiliser de la neige "de culture", particulièrement gourmande en eau.