"Pass rail": pourquoi le projet de l’ancien gouvernement a été enterré

Le fameux "pass rail" promis par l’ancien ministre des Transports Clément Beaune est enterré. C'était pourtant une des mesures phares de l’ancien gouvernement, soutenue par l'Elysée. L’idée était de s’inspirer de ce qu’a fait l’Allemagne: permettre à tout le monde, quel que soit l’âge, toute l’année, de prendre en illimité les TER et Intercités partout en France, avec un forfait mensuel unique, facturé autour de 49 euros par mois. Le but étant d’encourager évidemment davantage l’utilisation du train. Un pass qui était promis pour l’été à venir.
Aujourd'hui, ce projet est enterré par le successeur de Clément Beaune, Patrice Vergriete, qui évoque une expérimentation d'un pass rail ciblé sur les jeunes et sur la période estivale sur les réseaux TER et Intercités. Il s'agirait en quelque sorte d'une tarification sociale pour les jeunes.
Trop cher et trop complexe
Pourquoi ce renoncement? Pour des raisons budgétaires, d’abord. Essentiellement supporté par les régions qui sont les autorités organisatrices des TER (et qui financent donc ces lignes), ce pass aurait mis encore plus à mal leurs finances déjà très tendues, puisqu'une partie des recettes disparaîtrait (200 millions d’euros pour les conseils régionaux, plus de 950 millions d’euros pour l’Île-de-France). En Allemagne, le coût (3 milliards d'euros par an) est supporté à 50% par l'Etat.
Pour des raisons de complexité, ensuite. Etant donné que chaque région gère ses TER de manière indépendante, il est ainsi très difficile de parvenir à une approche unique et homogène à travers un pass applicable sur tout le territoire. Enfin, pour des raisons d’efficacité aussi. En Allemagne, la sur-fréquentation a provoqué le bazar sur les lignes.