À quoi va ressembler la taxe sur le stationnement des véhicules SUV?

La mairie de Paris organise une consultation par voie de vote, le 4 février 2024. - RMC
Surélevés, lourds et plus polluants. Les SUV (pour sport utility vehicule) sont dans le viseur de quelques mairies, dont celle de Paris. Plusieurs municipalités envisagent d'augmenter le tarif du stationnement pour ce type de véhicules. Les Parisiens sont appelés aux urnes, dès le 4 février prochain, pour répondre à la question: “Pour ou contre la création d’un tarif spécifique pour le stationnement des voitures individuelles lourdes, encombrantes, polluantes ?”
À quoi pourrait concrètement ressembler cette taxe sur le stationnement des SUV? Quels véhicules sont concernés ? Quid des autres villes ? Voici ce qu’il faut savoir.
Quels véhicules sont concernés?
Pour le moment, la mairie de Paris retient le critère du poids pour déterminer quels seront les véhicules concernés par la potentielle hausse des tarifications: "1,6 tonne pour les véhicules thermiques et hybrides" et "2 tonnes pour les véhicules électriques", qui sont tout de même "polluants avec leur système de freinage et les pneus qui émettent beaucoup de particules fines", a déclaré Anne Hidalgo, maire de la capitale en novembre dernier.
À Paris, si le “oui” l'emporte, les tarifs de stationnement passeront de 6 à 18 euros de l’heure dans les arrondissements du centre de Paris, soit du 1er au 11e, et de 4 à 12 euros dans les arrondissements périphériques, soit du 12e au 20e. Les résidents et les personnes handicapées qui disposent d'un justificatif seront toutefois épargnées.
Pourquoi les SUV sont-ils visés?
Si plusieurs municipalités s’attaquent aux SUV, c’est essentiellement parce qu'elles considèrent que ces derniers polluent davantage que les véhicules classiques et qu'ils occupent trop d'espace, notamment lorsqu'ils sont stationnés.
En effet, un rapport de Greenpeace, publié le 29 novembre dernier à la veille de l’ouverture de la COP28, expliquait que les SUV thermiques des grands constructeurs annulaient complètement les gains climatiques obtenus grâce aux véhicules éléctriques.
Outre la préoccupation de santé publique et d'espace, limiter la présence des SUV dans la capitale aurait également pour objectif d’améliorer "la sécurité routière, car plus c’est gros, plus il y a des risques d’accident, notamment pour les enfants ou les publics fragiles", a également justifié Anne Hidalgo en décembre dernier.
En effet, selon une étude américaine menée par l'Insurance Institute for Highway Safety (IIHS), les blessures corporelles causées par les SUV aux États-Unis sont dans 55% des cas plus graves que lorsqu’il s’agit d’autres voitures. Aucun organisme français n'a mené d'étude similaire en ce qui concerne l'Hexagone.
En projet à Lyon et Bordeaux
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, Paris n'est pas la première ville à songer à une hausse des tarifications de stationnement pour les SUV.
En effet, Lyon a déjà acté une nouvelle politique tarifaire pour les propriétaires de ces véhicules. Ces derniers paieront plus cher "avant cet été", a assuré Grégory Doucet, maire écologiste (EELV) de la ville dans une vidéo publiée sur son compte X.
Annoncée dès le mois de mai dernier, la nouvelle grille lyonnaise, "plus juste", "prendra en compte la situation économique et sociale des usagers, le poids et l'impact global du véhicule sur le climat ainsi que la place utilisée sur l'espace public", a détaillé le maire écologiste. Une tarification différenciée est également prévue du côté de Bordeaux d'ici la fin de l'année.