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Sécurité routière: sur la route, les hommes sont-ils plus imprudents que les femmes?

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Cette année encore, la Délégation de la sécurité routière a décidé, au travers d'une campagne de prévention, de cibler les usagers de la route masculins, responsables de 8 accidents mortels sur 10.

Pour la deuxième année consécutive, la sécurité routière a décidé de lancer une campagne de prévention ciblant en particulier la gent masculine. Diffusé à la télé, au cinéma et sur internet, on verra dans ce court-métrage des pères qui rencontrent leurs fils pour la première fois en salle d'accouchement.

Les objectifs de cette campagne sont notamment de lutter contre les clichés et les comportements dangereux de certains hommes au volant. Pourquoi? Car les hommes se tuent beaucoup plus que les femmes au volant. Sur la route, huit morts sur dix sont en effet des hommes. 84 % des responsables présumés dans des accidents mortels sont des hommes.

Aussi, 92 % des conducteurs alcoolisés impliqués dans un accident sont des hommes. Et la sécurité routière l'assure: ce n'est pas parce qu'il y a plus d'hommes sur la route que de femmes, ou que les hommes conduisent plus longtemps que les femmes.

"Aujourd'hui on est sur un kilométrage égal en terme de voiture, donc non, les hommes ne parcourent pas plus de kilomètres que les femmes", expliquait sur RMC Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la sécurité routière. Cette dernière estime d'ailleurs que les femmes représentent environ 48% des automobilistes à l'heure actuelle.

"On ne reproche rien aux hommes, c'est une campagne de prévention, le but c'est avec bienveillance, se dire : pourquoi il y a plus d'hommes qui meurent sur la route", a rappelé sur RMC Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la sécurité routière.

"Des réflexes stérétoypés"

Alors, avec cette campagne, la sécurité routière dénonce surtout la résistance de certains clichés sur la route, de certains stéréotypes de genre qui ont la vie dure au volant.

"Je vais un peu vite, mais t'inquiètes je maîtrise", "il m'énerve à me coller, je vais pas le laisser me doubler", "t'inquiètes je peux prendre un troisième verre, je conduis mieux en étant bourré"... Autant de petites phrases, de clichés qui donnent l'impression aux hommes qu'ils ont une plus grande aptitude à la conduite que les femmes, mais aussi qu'un excès de vitesse, un dépassement dangereux ou encore une conduite sous alcool représentent des compétences masculines.

"Les hommes ne sont pas présentés comme des fous du volant, ils ont des réflexes stéréotypés", assure plutôt Florence Guillaume. Ainsi, la sécurité routière le rappelle et insiste : le vrai courage c'est surtout de résister à cette pression sociale.

Un problème répandu dans le monde entier

D'après les représentants de la sécurité routière, comme la déléguée interministérielle Florence Guillaume, les automobilistes français ne sont pas les pires élèves en la matière.

Au Royaume-Uni par exemple, le journal The Guardian a recensé le nombre de collisions impliquant un piéton et un conducteur sur une période de 18 mois entre 2020 et 2021.

Le résultat de l'étude est probant: plus de 4.360 hommes ont été impliqués dans ces accidents contre 1.473 femmes.

D'après le ministère de l'Intérieur, si les chiffres précis de l'année ne sont pas encore connus, "la tendance de la mortalité est à la hausse pour les trois derniers mois 2023 (notamment pour les automobilistes)."

Margaux Bourdin, Alexis Lalemant