50 ans de Knacki: que contiennent vraiment les célèbres saucisses?

Des saucisses Knacki Ball de la marque Herta (photo d'illustration). - Herta
Lancée en 1975, la saucisse Knacki de Herta a fêté son... 50ème anniversaire à la mi-septembre, comme l'a annoncé la marque sur ses réseaux sociaux.
Le groupe allemand, qui s'était implanté sur le marché français quelques années plus tôt, a ensuite enchaîné les lancements de produits: le croque-monsieur en 1984, les pâtes à tarte en 1986 ou encore les pâtes à pizza en 1994.
Sur les Knackis aussi, la marque s'est montrée innovante. Elle a sorti une version au poulet en 1996, des knackis sans nitrite en 2017 et une gamme végétale en 2018.
Mais que contiennent réellement ces saucisses? Et qu'est-ce qu'elles apportent d'un point de vue nutritionnel?
RMC Conso a décrypté les étiquettes de ces produits et vous partage l'avis d'une diétiticienne-nutritionniste.
Les Knacki au porc
Les Knackis au porc contiennent une quinzaine d'ingrédients, ce qui est déjà un premier indice sur le caractère ultra-transformé du produit. Si on se penche plus précisément sur la liste des ingrédients, les saucisses sont composées à 73% de viande de porc. C'est un bon point, car c'est ce qui est avant tout recherché dans un produit animal. Ensuite, il y a de l'eau (14,6%) et du gras de porc (6,2%).
Dans la composition, certains éléments sont problématiques. En effet, il y a des arômes, des protéines de lait et de la fibre végétale, qui constituent trois marqueurs d'ultra-transformation.
Le produit obtient ainsi "4" sur le score Nova, la pire note en terme de degré de transformation du produit. Et pour rappel, il faut limiter la consommation de ce type de produits, qui augmentent le risque de maladies chroniques en cas de consommation répétée.
La suite de la liste n'est pas meilleure. Parmi les additifs, on trouve le E250 ou le nitrite de sodium, un sel utilisé pour conserver les produits carnés, mais aussi le E316 ou l'érythorbate de sodium, un antioxydant.
"Même s'il joue un rôle de protecteur contre la bactérie responsable du botulisme, le nitrite est un additif cancérogène, qui est notamment associé à un risque accru de cancer colorectal", explique à RMC Conso Catherine Poggi, diététicienne-nutritionniste.
Celle-ci recommande ainsi de se tourner vers les versions "sans nitrites". Le groupe Herta en propose sur de nombreux produits et d'autres industriels s'y sont aussi mis. Le tout, c'est de bien regarder l'emballage et de vérifier ensuite la liste des ingrédients.
Trop grasses et trop salées
Le produit est affiché Nutri-Score E, soit la moins bonne note qui indique une mauvaise qualité nutritionnelle. Pour 100 grammes de saucisses Knacki, soit à peu près trois saucisses, vous consommez 259 calories. "C'est calorique", selon la nutritionniste.
"Les matières grasses, tout comme les acides gras saturés, sont en quantité trop élevée", poursuit-elle. Comptez 23 grammes (23%) de matières grasses, c'est plus de 20% des apports journaliers alors "qu'il ne faut pas dépasser 10% des apports journaliers".
"L'autre souci, c'est le sel", affirme Catherine Poggi. Pour 100 grammes, il y a 1,82 gramme de sel. Pour rappel, "il ne faut pas dépasser 5 grammes par jour". En effet, une consommation excessive de sel peut "causer de l'hypertension artérielle, et donc des maladies cardiovasculaires".
Les saucisses sont composées de 12 grammes de protéines. "Il faut au moins cette quantité. Sur ce type de produit, essayez de viser un maximum de protéines", conseille-t-elle.
Il y a également du sucre ajouté dans le produit, même s'il ne dépasse pas 1%... Ce qui est propre aux produits ultra-transformés, même salés, dans lesquels on sait que le sucre peut se glisser.
Les Knacki au poulet
Quid de la version au poulet? Celle-ci est composée de 14 ingrédients, c'est le même combat que celle au porc. Encore une fois, c'est la proportion de viande qui est la plus importante: 57,6% de poulet.
Mais le deuxième ingrédient, c'est de la peau de poulet (23,3%) qui est connue pour être grasse. Par ailleurs, les Knackis au poulet ont cinq marqueurs d'ultra-transformation: dextrose, arôme, glucose, lactose, il contient aussi les deux mêmes additifs que celles au porc, et, dernier marqueur d'ultra-transformation, le fait que la viande soit séparée mécaniquement. Le produit obtient donc également la pire note sur le score Nova.
Noté D, le produit a un meilleur Nutri-Score. Pourquoi? Les saucisses sont légèrement moins caloriques: 203 calories pour 100 grammes.
Comme le pointe Catherine Poggi, elles sont aussi "moins grasses", avec 15 grammes de matières grasses (contre 23) et 4,5 grammes d'acides gras saturés (contre 8,7), soit une quantité modérée et non élevée. L'autre avantage, c'est qu'elles sont également plus riches en protéines: 15 grammes (contre 12).
Les Knackis au poulet sont, en revanche, tout aussi salées que la version au porc (1,8 gramme) et légèrement plus sucrées (1,2 gramme).
La version végétale
Avec son packaging vert, on pourrait croire que les Knacki veggie sont plus saines que celles au porc ou au poulet, mais c'est tout l'inverse. Elles contiennent près de 28 ingrédients, soit le double des deux autres versions animales.
Le premier ingrédient, c'est de l'eau (37,9%), une base pour de nombreux additifs, comme les épaississants, les émulsifiants etc. Juste derrière, il y a de l'huile de colza (25,4%). Même si celle-ci procure théoriquement de nombreux bienfaits (système nerveux, santé cardiovasculaire etc.), elle enrichit le produit en gras, d'autant que dans un produit ultra-transformé, elle est raffinée et perd donc ses nutriments d'origine.
Si cette version végétale est plus problématique que ses deux homologues, c'est donc parce qu'elle est encore plus ultra-transformée. Colorant, arôme, gélifiant, gluten, épaississant... Avec encore un score Nova de 4, le produit affiche près de 10 marqueurs d'ultra-transformation, près de sept additifs, même s'"il n'y a pas de nitrite", nuance la nutritionniste.
D'un point de vue nutritionnel, les Knackis végétales ont un nutri-score C, soit le meilleur. D'après elle, elles sont "vraiment moins grasses" que les saucisses au porc et au poulet.
En effet, elles contiennent seulement 1,4 gramme d'acides gras saturés (contre 8,7 grammes pour le porc et 4,5 grammes pour le poulet). Ce sont aussi "les plus riches en protéines": 16 grammes (contre 12 pour le porc et 15 pour le poulet).
Autres avantages: les saucisses sont moins salées (1,34 grammes contre 1,8 grammes pour les versions animales). Comme ce sont des protéines végétales, il y a aussi des fibres (plus de 2 grammes pour 100 grammes), qui sont absentes dans la viande d'origine animale. "Un plus", selon Catherine Poggi.
En revanche, les saucisses sont plus caloriques que celles au porc: 264 calories (contre 259 calories) et "deux fois plus sucrées" que les autres versions (2,2 grammes pour 100 grammes).
"Des solutions de dépannage"
Finalement, les trois versions de Knacki ont leurs avantages et leurs inconvénients, mais restent toutes des produits ultra-transformés dont il faut limiter la consommation.
"Il faut que cela reste très ponctuel et à titre de solutions de dépannage", recommande la nutritionniste.
Le mieux, c'est de consommer des viandes brutes, comme "du poulet en cuisses, en aiguillettes etc., de la viande rouge maigre comme du rumsteak, de la bavette, une ou deux fois par semaine. C'est tout aussi simple et rapide à faire", conclut-elle.