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Ail confit, tapenades... Suspicion de botulisme dans de nombreux produits: ce qu'il faut savoir

Ail confit conditionné sous vide au moment de la vente sur le stand du marché (photo d'illustration).

Ail confit conditionné sous vide au moment de la vente sur le stand du marché (photo d'illustration). - RappelConso

Un cas de botulisme a été repéré dans l'Hérault, suite à la consommation d'ail confit vendu par un producteur local. Le produit, ainsi que des tapenades, ont été rappelées. Explications.

"Cas suspect de botulisme", a alerté la préfecture du Gard dans un communiqué publié ce vendredi 19 septembre.

"Les autorités sanitaires nationales ont été informées d’un cas cliniquement évocateur de botulisme faisant suite à la consommation d’ail confit vendu par le traiteur Le Tapenadier, exploitant de l’Hérault (34)", est-il indiqué. Ce dernier fabrique des semi-conserves de tapenade et des préparations à tartiner.

"L’ail confit, acheté début septembre, avait été conditionné sous vide et laissé à température ambiante, ce qui est favorable au développement de la bactérie et des toxines botuliques", explique la préfecture.

La Direction Départementale de la Protection des Populations de l’Hérault (DDPP 34) a rapidement réalisé une inspection et mené des investigations auprès de l’exploitant.

"Les conditions de maîtrise des risques sanitaires n’étant pas réunies", l’ensemble de l’activité de production de ce professionnel a été suspendue, sur décision du préfet de l'Hérault.

Une dizaine de produits concernés

Suite à cela, l'ail confit sous vide a été rappelé sur la plateforme de signalement Rappel Conso, tout comme de nombreux produits en conserve.

Les produits concernés sont les suivants:

  • Tapenade verte
  • Délice d'ail
  • Crème d'anchois
  • Délice de poivrons
  • Préparation de mon père

Ceux-ci sont à retrouver sur ce lien.

  • Tapenade noire
  • Délice d'ail et de tomates
  • Délice de tomates
  • Délice d'artichauts

Pour plus d'informations sur ces autres références, cliquez ici.

Tous ces produits ont été vendus exclusivement sur les marchés de Sommières (30), Lattes, Sète, Béziers, Vendres-Plage (34) et Port-la-Nouvelle (11), ainsi qu’en ligne sur le site internet : letapenadier.fr.

"Paralysie plus ou moins forte des muscles"

Les produits contiennent la bactérie Clostridium botulinum. Celle-ci se développe dans "un environnement dépourvu d’oxygène", notamment les conserves, et est responsable du botulisme. Cette maladie se déclare 12 à 72 heures après la consommation.

"Elle provoque des symptômes avec une sévérité variable: signes digestifs précoces pouvant être fugaces (douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhée), atteinte oculaire (défaut d’accommodation, vision floue), symptômes neurologiques responsables d'un risque de fausses routes, sécheresse de la bouche accompagnée d’un défaut de déglutition voire d’élocution, paralysie plus ou moins forte des muscles", est-il détaillé.

Le traitement du botulisme est essentiellement symptomatique et requiert, dans les formes sévères, des soins respiratoires intensifs avec ventilation assistée. La grande majorité des malades pris en charge sans délai guérissent sans séquelle, mais la durée du traitement et de la convalescence peut durer plusieurs mois.

Ainsi, si vous détenez ces produits, ne les ouvrez pas, ne les consommez pas ou jetez- les directement. Si vous avez consommé l'une de ces références et que vous constatez l'apparition de symptômes, consultez rapidement votre médecin en lui mentionnant cette alerte.

"Tout le territoire" en alerte

Le ministère de la Santé s'est également emparé du sujet dans un autre communiqué publié ce lundi 22 septembre, sans ajouter de nouvelles précisions.

Contacté par RMC Conso, le ministère de l'Agriculture nous assure qu'il n'y a à l'heure actuelle qu'un seul "cas suspect de botulisme qui a été identifié".

Par ailleurs, le ministère rappelle que "tous les produits potentiellement concernés de ce producteur ont été rappelés".

Enfin, si les produits ont été uniquement vendus dans trois départements, leur diffusion est beaucoup plus large.

"En raison de la vente de ces produits sur des marchés touristiques, des consommateurs peuvent être concernés sur tout le territoire, ce qui a justifié une communication des autorités sanitaires nationales", conclut le ministère de l'Agriculture.

Emma Forton