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Alimentation: "les prix ne vont pas baisser", préviennent les industriels

Des clients font leurs courses au rayon fruits et légumes d'un supermarché de Faches-Thumesnil (Nord), le 6 décembre 2012.

Des clients font leurs courses au rayon fruits et légumes d'un supermarché de Faches-Thumesnil (Nord), le 6 décembre 2012. - PHILIPPE HUGUEN / AFP

Selon le président du lobby de l'agroalimentaire Ania, les prix des produits alimentaires ne "vont pas baisser" dans les rayons l'an prochain, car les coûts des entreprises qui les fabriquent n'ont globalement pas reflué.

Les prix des produits alimentaires ne "vont pas baisser" dans les rayons l'an prochain, car les coûts des entreprises qui les fabriquent n'ont globalement pas reflué, a souligné mardi le président du lobby de l'agroalimentaire Ania.

"Fort heureusement, nous sommes entrés dans une phase de désinflation: les prix ne vont pas baisser, mais l'inflation va ralentir", a déclaré devant des journalistes Jean-Philippe André, le patron de l'Ania, principale organisation représentative des entreprises de l'agroalimentaire (hors coopératives).

Des "coûts" qui augmentent

Exceptionnellement, en 2024, les négociations commerciales annuelles entre les enseignes de supermarché et leurs fournisseurs vont se conclure de manière anticipée - au plus tard le 31 janvier (plutôt que le 1er mars).

Le gouvernement a porté cette mesure, récemment adoptée par le Parlement, dans l'espoir que les baisses de prix de certains ingrédients (céréales, huiles, volailles...) se traduisent au plus vite par un tassement des prix en rayons.

Le coût de l'alimentation a augmenté pour les Français de 21% entre janvier 2021 et octobre 2023.

Toutefois, la plupart des entreprises de l'agroalimentaire vont démarrer les négociations avec des tarifs en hausse, car leurs coûts (matières premières agricoles, emballages, transport, salaires, énergie...) "continuent à augmenter", même si "moins vite que l'an dernier, fort heureusement", a indiqué Jean-Philippe André.

"On sait que ça va être violent"

"Le résultat [des négociations] ne sera peut-être pas au niveau des attentes" des responsables politiques et des distributeurs, a remarqué de son côté Miloud Benaouda, président de Barilla (pâtes, sauces) pour l'Europe de l'Ouest, à la tête de la commission industrie-commerce à l'Ania.

Certes, a-t-il illustré, il y a une "détente" sur le prix du blé dur qui sert à faire les pâtes, mais encore des "tensions fortes" sur les tomates et le sucre qui entrent dans la composition des sauces, tandis que "l'énergie reste très élevée".

"On a peur" des négociations qui s'ouvrent "parce qu'on sait que ça va être violent", a confié le patron d'une entreprise requérant l'anonymat.

"Les acheteurs [de la distribution] ont beaucoup de dossiers à traiter" dans un laps de temps rétréci et "vont devoir être plus tranchants". Selon lui, l'un d'eux a ainsi entamé le marchandage en demandant "-30%" par rapport à ce qui avait été négocié un an plus tôt.

CA avec AFP