RMC Conso
Alimentation

Essor de la restauration rapide: gare à la facilité, la fast food doit rester occasionnel!

placeholder video
La restauration rapide est, de loin, en tête du chiffre d'affaires total de la restauration française. 77% des repas sont pris dans des commerces de fast food, selon une étude de Gira Conseil. Alors, si la tendance est implacable, la fast food ne doit rester qu'une exception!

La restauration rapide a toujours le vent en poupe en France! D'aspect commercial, elle a même pris les devants : d'après une étude de Gira Conseil dévoilée jeudi par RTL, 55% du chiffre d'affaires de la restauration française est réalisé par la restauration rapide!

Selon Bernard Boutboul, directeur de Gira Conseil et invité de la chronique Le beurre et l'argent du beurre, "77% des repas sont pris dans la restauration rapide". D'ailleurs à ses yeux, "les expressions fast food et restauration rapide doivent être bannies de notre langage car cela a une connotation péjorative, fast food = malbouffe".

"Il faut savoir que la France est le seul pays au monde qui, depuis 20 ans, a viré vers une restauration distribuée rapidement de meilleure qualité voire de très haute qualité, avec un monsieur notamment qui s'appelle Alain Cojean, qui a entraîné dans son sillage des triples étoilés Michelin qui se sont lancés eux aussi dans la restauration rapide", analyse le directeur de Gira Conseil.

La fast food, en effet, a pris en France un grand tournant depuis plusieurs années : il y a une pression des consommateurs, des médias, des associations, du monde de la santé et même de la classe politique pour demander à cette formule alimentaire de faire des progrès.

"La Matinale Week-End" de RMC c'est trois heures d’infos, de débats, d’interactions avec nos auditeurs et de bonne humeur, tous les samedis et dimanches, de 6h30 à 9h30. Mathieu Rouault vous réveille chaque weekend avec envie. Un journal chaque demi-heureu avec  Anaïs Castagna et Stéphane Geneste, ainsi que la météo de Peggy Broche. Autour d'eux, une joyeuse bande de chroniqueurs composée de Nicolas Poincaré (Racontez-nous), Margaux Bourdin (A vous de nous dire), Anthony Morel (C’est déjà demain), Marie Coeurderoy (le coup de main immo), Pierre Ammiche (la Story Sport) ainsi que Périco Légasse, pour son nouveau rendez-vous à 9h15 : le beurre et l'argent du beurre. Retrouvez les invités de la Matinale Week-end à 7h40, riez avec les meilleurs moments de la semaine d’Arnaud Demanche, cultivez vous avec le bonus de Peggy Broche, et économisez de l'argent avec le "coup de main conso" d'Anaïs Castagna.
Le beurre et l'argent du beurre : La restauration traditionnelle détrônée par la restauration rapide - 24/09
11:20

L'acte alimentaire de plus en plus ignoré?

Les professionnels ont effectivement intégré à leurs pratiques les enjeux alimentaires nutritionnels à leur entreprise et on peut le dire aujourd'hui : la nourriture de rue et la restauration rapide sont meilleures, en tous cas moins mauvaises que ce qu'elles étaient dans le passé.

Toutefois, le principe du mot rapide n'est pas compatible avec la "bonne bouffe". Ce n'est pas de la malbouffe sur le fond, puisque les ingrédients sont sains, mais plutôt de la malbouffe sur la forme puisque l'on ne prend plus le temps ni les dispositions pour manger correctement.

S'asseoir, le fait de partager, d'avoir des aliments que l'on consomme posément pour notre organisme… l'acte alimentaire étant un acte vital, de quel droit peut-on l'expédier et considérer que ce n'est pas si grave et qu'on peut manger sur le pouce, dans la rue?

Oui, nous craquons tous pour un burger...

Manger de la street food est un accident, alors autant qu'il se passe de la meilleure des manières, mais la nature humaine fait que l'on a des codes qui nous disent que l'instant de table doit prendre un certain de temps, et doit se dérouler d'une certaine façon avec une certaine éthique et un certain nombre de valeurs.

Pour Pierre, un auditeur de la Matinale WeekEnd, il est de coutume d'aller se restaurer dans un fast food à raison de "trois à quatre fois par mois". "Comme moi", lui rétorque… Périco Légasse! Car oui, malgré son amour de la bonne cuisine, il peut arriver à Périco d'emmener ses enfants chez King Marcel qui produit un hamburger qualitatif "bien fait, avec des produits français et consommé autour d'une table avec une chaise" qui n'a rien à voir avec des sandwichs similaires disponibles dans de grandes enseignes américaines de restauration rapide comme McDonald's.

L'enseigne au grand M, en France, a d'ailleurs pris le pas de se dédiaboliser par exemple en utilisant un fond plutôt qu'un rouge pour son logo. Aussi, des vaches françaises sont aussi mis en lumière dans les publicités de la marque afin de mettre en avant l'origine locale des ses produits à base de viande de bœuf. D'ailleurs, 78% de l'approvisionnement de McDonald's France provient bien de produits français...

... mais cela doit rester une gourmandise

Mais tout n'est pas rose! L'an dernier, l'Association nationale de défense de consommateurs et usagers (CLCV) a publié une enquête sur la qualité des menus enfants proposés chez McDonald's notamment. Résultat : certains menus sont devenus plus caloriques qu'il y a dix ans!

Et si des formules plus légères en termes de calories ont été mises en place, elles ne restent que très peu choisies par les jeunes, car ils préfèrent tout simplement le bon goût salé des frites! Cette tendance est malheureusement logique, puisqu'une fois que le palais est habitué à une forme gustative, il y reste attaché! C'est par exemple le cas de la pâte à tartiner Nutella, qui a été sporadiquement remplacée dans certains établissements par une pâte à tartiner plus saine… mais que les gens n'apprécient que très peu, demandant à chaque fois le retour du Nutella.

En résumé, McDonald's et les autres ne sont qu'un petit gâteau, une pâtisserie qu'il faut consommer avec modération et dont il faut s'émanciper le plus possible! Car la street food, la fast food ou peu importe comment on l'appelle, même si elle s'est améliorée en qualité ces dernières années, ne peut clairement être considérée comme un moyen viable de se nourrir sur le long terme.

Périco Légasse, Alexis Lalemant