"Marketing irresponsable": l'UFC-Que Choisir dénonce l'omniprésence des sucreries dans les supermarchés

C'est la guerre des bonbons. - Joel Saget - AFP
Cachez ces sucreries. Ce mardi, l'UFC-Que Choisir publie une enquête sur le marketing alimentaire dans la grande distribution. L'association l'atteste après une enquête de terrain: les enseignes visitées pratiquent une mise en avant des produits sucrés et chocolatés, avec un ciblage particulier pour les enfants. Une pratique pourtant bannie volontairement par ces mêmes enseignes, après une demande du ministère de la Santé.
Tic tac, Mentos, M&m's...
En 2008, lorsque les instances gouvernementales ont demandé le retrait des confiseries à des endroits stratégiques en magasin, les distributeurs ont docilement accepté "dans le but d’éviter toute contrainte réglementaire", raconte l'UFC. Il a fallu seize ans pour que les enseignes de grande distribution fassent visiblement marche arrière.
Après l'étude de plus de 600 magasins de la grande distribution répartis dans 61 départements, l'association affirme que 86% des magasins ont recours de nouveau à la présence de confiseries en caisse. Les plus mauvais élèves: 93% des magasins Lidl observés, suivis de 89% des Intermarché, 87% des Carrefour et 84% des Leclerc et Système U.
Face à ce constat, l'UFC déplore "[20 ans plus tard], l’incapacité totale des professionnels à s’autoréguler et à limiter la surexposition des enfants au marketing de l’alimentation trop sucrée et/ou trop grasse".
Parmi les confiseries avec sucre, les enquêteurs de l'UFC ont relevé notamment les bonbons Tic-Tac (présents dans 70% des magasins), Mentos (63%), les chocolats M&M’s (44%), les barres chocolatées Twix (18%) et Snickers (17%), explique l'association.
Les produits Ferrero (dans 40% des magasins observés), comme des Kinder surprise ou les Kinderini (des biscuits chocolatés), sont ensuite suivis par des bonbons Haribo (15%), les chewing-gums Houbba-Bouba (12%), les Carambars et les Malabars (5%), et les bonbons Lutti (5%).
Les enfants, cibles de choix
Dans un magasin sur deux (51%), les présentoirs placés en sorties de caisses sont dédiés à un marketing destiné aux enfants. L'UFC pointe du doigt une grande variété d'outils pour attirer l'attention des enfants: des mascottes, des palettes au milieu des allées ou encore des offres promotionnelles (un cadeau offert contre trois paquets de sucreries achetés).
Pour conclure, Que Choisir presse les pouvoirs publics d’interdire sur les lieux de vente les actions marketing pour les produits alimentaires de Nutri-Score D et E ciblant les enfants. Elle appelle les enseignes de la grande distribution à retirer "sans délai les confiseries, toutes marques confondues, des sorties de caisse et à réorienter leurs actions marketing en faveur d’aliments de bonne qualité nutritionnelle".