Les sucreries trop présentes aux caisses des supermarchés: "Déclencher des achats non programmés"

Les sucreries et les bonbons ont toujours la cote aux caisses des supermarchés. Tic Tac, Mentos, M&M's, Twix, Snickers... Dans 86% des magasins analysés, les confiseries sont présentes au moment de payer, de quoi inquiéter l'association UFC-Que Choisir. Pourtant, depuis 2008, sur impulsion de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot à l'époque, la grande distribution n'est plus censée mettre ces produits en avant. Car ces bonbons et barres chocolatées attirent surtout les plus jeunes.
“On est dans un contexte sanitaire grave puisqu’on a 18% des enfants actuellement en France qui sont en situation d’obésité ou de surpoids, indique Olivier Andrault, chargé de mission agriculture-alimentation à l’UFC-Que Choisir. C’est beaucoup pour cette classe d’âge parce que ce sont des affections qui devraient plutôt toucher des séniors. Et en plus, on sait que quand l’obésité est installée, c’est extrêmement difficile de revenir en arrière. C’est la raison pour laquelle ça fait des années que les autorités sanitaires demandent qu’on limite le marketing pour les produits les plus gras, salés et sucrés."
Claire, qui sort du supermarché, a plusieurs enfants. Et sa petite dernière aime particulièrement les friandises, "surtout les Schtroumpfs". "C’est vrai que les enfants aiment beaucoup le sucre. Donc c’est fait exprès”, reconnaît-elle. De son côté, Sylvain, papa de trois filles, n'arrive pas toujours à dire non.
“C’est ‘papa je veux ça, je veux les kinders, les bonbons’. Du coup nous, directement, on va dire 'allez prends'. Tout est bon pour faire acheter les parents”, explique-t-il.
"Une stratégie d'achat impulsif"
Krimo, lui, cède rarement face à ses enfants. Mais ne serait pas contre réduire l'accès aux sucreries. “C’est chargé en glucose donc si on peut éviter, c’est mieux. De toute façon, cette stratégie est très bien faite”, déplore-t-il.
Parce que les enseignes savent ce qu'elles font, confirme Lydiane Nabec, professeure en marketing social à l'université Paris-Saclay. Elle estime que les distributeurs ont un devoir d'information.
“On est sur des stratégies d’achat impulsif. La volonté du distributeur est de déclencher des achats qui n’ont pas été programmés par le consommateur”, explique-t-elle.
Les autorités pourraient aussi inciter les marques à se diversifier d'après la spécialiste, en proposant des produits plus sains à la caisse.