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"Il n’y a pas de profiteur": les industriels de l’alimentaire se défendent avant la réunion à Bercy

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Dans "Apolline Matin" ce mercredi sur RMC et RMC Story, Jean-Philippe André, patron de Haribo France et président de l'Ania (association nationale des industries alimentaires), défend les groupes accusés de ne pas répercuter les baisses de prix.

Ils sont attendus à Bercy. Très attendus, même. Les industriels de l’alimentaire sont convoqués par Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, qui veut remettre en place des négociations commerciales avec la grande distribution pour que des baisses de prix soient répercutées dans les rayons, afin d’alléger l’addition pour les consommateurs français qui souffrent de l’inflation depuis plusieurs mois. Ont-ils l’impression d’être face à un ultimatum? "On ne va pas rentrer en réunion en parlant d’ultimatum, assure Jean-Philippe André, patron de Haribo France et président de l'Ania (association nationale des industries alimentaires), dans ‘Apolline Matin’ ce mercredi sur RMC et RMC Story. C’est une réunion de travail, c’est comme ça qu’on le voit. On va le prendre sur le mode d’une invitation, même si être convoqué par un ministre, à la limite, ça ne me gêne pas."

"Il faut qu’on explique la situation de nos métiers aujourd’hui, des marchés, ajoute-t-il. Il y a des marchés de matières premières qui montent, d’autres qui baissent. La matière première, ça représente 40% du coût d’achat. Il faut montrer comment les prix se sont constitués. On a négocié mais les prix ont évolué. On dit toujours que les prix ont augmenté chez nous de 15%, les MDD (marques de distributeurs) de 20%. Après, il faut se mettre dans le mode comprendre." Selon Jean-Philippe André, les tarifs de l’énergie restent encore très élevés, ce qui explique une partie des prix fixés par les industriels. "L’énergie, on va la payer trois plus cher cette année que l’an dernier, souligne-t-il. On est en train de négocier maintenant l’énergie pour 2024. Mais en ce moment, elle est haute."

"On va répondre"

Le patron de Haribo France assure aussi que les industriels vont répondre aux demandes de la grande distribution pour la réouverture des négociations. "Quand un client représente chez 15% du chiffre d’affaires, est-ce que vous imaginez qu’on ne décroche pas le téléphone ? La semaine prochaine, nous, Haribo, on est chez Système U. On va répondre", explique Jean-Philippe André. Et donc s’assoir à la table ? "Bien sûr, répond le président de l’Ania. Mais ça veut dire échanger nos arguments." En attendant, le gouvernement brandit désormais la menace du "name and shame", c’est-à-dire nommer les marques qui ne baissent pas les prix. Une possibilité que n’apprécient pas vraiment les industriels.

"Sur le ‘name and shame’, à part le fait que ce n’est pas ma méthode de travail, au même moment en Allemagne, où l’inflation alimentaire est de 21%, il n’y a pas de discussion sur ‘faut-il dénoncer les uns et les autres ?’. Sur le fond, il n’y aura pas lieu de le faire. La réunion de ce matin permettra de clarifier cela. Il faut qu’on arrive à expliquer pourquoi et ce qui constitue le prix." Et Jean-Philippe André le certifie: "Il n’y a pas de profiteur, je peux l’affirmer".

LP