Inflation alimentaire: les associations de consommateurs interpellent Emmanuel Macron sur les marges

"Face à l’urgence de l’inflation incontrôlée et de la précarité alimentaire grandissante", les associations Familles rurales, Foodwatch, UFC-Que Choisir et CLCV enjoignent Emmanuel Macron de "faire toute la lumière sur la construction des prix alimentaires et mettre fin au plus vite aux marges excessives".
“En finir avec les profits opaques des industriels et des distributeurs”
Les associations de consommateurs rappellent que près d’un Français sur trois (29 %) déclare devoir sauter un repas par manque d’argent et qu'en face, les marges de l'industrie agroalimentaire ont explosé, passant de 28 à 48 % entre fin 2021 et le 2e trimestre de 2023.
Quant à la grande distribution, "elle a augmenté ses marges en 2022 sur des produits de première nécessité tels que les produits laitiers (lait, certains fromages), les pâtes, les fruits et les légumes".
Une lettre ouverte à Emmanuel Macron
Les quatre associations rappellent que le président avait promis “un accord de modération des marges”. En effet, le 25 septembre 2023, Emmanuel Macron promettait qu’il veillerait personnellement à la mise en place d’un accord sur la modération des marges dans tout le secteur alimentaire. Deux mois plus tard, rien ne semble avoir bougé.
C’est pourquoi cette campagne se compose d’une lettre ouverte au président de la République “afin d’exiger l’obligation de transparence totale et immédiate sur les marges nettes par produits réalisées par les géants de l’industrie”. Mais aussi “des “mesures concrètes pour rendre impossibles les marges excessives sur les produits alimentaires essentiels, sains et durables”.
Foodwatch, Familles Rurales, UFC-Que Choisir et CLCV demandent par ailleurs la suppression de la marge minimale garantie de 10 % pour la grande distribution. Une pétition en ligne a également été lancée, pour “que les Françaises et Français puissent se mobiliser collectivement et soutenir massivement ces demandes.”
Aucun contact sur le sujet entre les acteurs de l'agroalimentaire et l'exécutif
De son côté, l'Elysée explique que c'est Bercy qui travaille sur le dossier. Mais l’entourage de Bruno Le Maire renvoie la patate chaude à Olivia Gregoire, sa collègue chargée du Commerce. Le cabinet d'Olivia Grégoire, d’habitude réactif, est aux abonnés absents. Même discrétion chez les députés de la majorité.
Les acteurs de l’agroalimentaire, qui devaient selon les voeux du président se mettre autour de la table pour signer cet accord, c'est-à-dire les industriels et la grande distribution, assurent n’avoir eu aucun début d’échange sur le sujet avec l’exécutif. Pas un coup de téléphone, rien. Et ce n'est pas vraiment une surprise à les entendre. Depuis le début, ils fustigent une proposition incantatoire et irréaliste, qui conduirait selon eux à administrer un secteur économique et n'aurait aucune chance d'aboutir.