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Inflation: pourquoi Lactalis ne compte pas baisser ses prix avant la fin de l’année

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Invité d’"Apolline Matin" ce vendredi sur RMC et RMC Story, le directeur général de la communication de Lactalis, Christophe Piednoël, explique pourquoi le groupe, qui vient de dépasser Danone comme leader de l’agroalimentaire français, ne pourra pas baisser les prix de ses produits avant le 4e trimestre de l’année 2023, au mieux.

La France a un nouveau leader dans l’agroalimentaire. Lactalis a annoncé ce jeudi avoir dépassé 28 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2022, détrônant Danone au niveau national et entrant dans le top 10 mondial. Mais le groupe assure ne pas profiter du contexte d’inflation, ne se sentant pas réellement visé par les critiques de Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, sur les sociétés qui tardent à répercuter les baisses de prix et qui sont poussées à rouvrir les négociations avec la grande distribution.

"Nous l’avons annoncé hier, nous avons à la fois une croissance du groupe, et nous en sommes fiers, mais nous avons aussi une forte érosion de nos marges, assure Christophe Piednoël, directeur général de la communication de Lactalis, dans ‘Apolline Matin’ ce vendredi sur RMC et RMC Story. Les marges du groupe Lactalis, c’est 1.36%, deux fois moins que le livret A. C’est la même chose chez Danone, Bel, Savencia… Si on écoute Bruno Le Maire jusqu’à la fin de son interview, il dit qu’il faut quand même faire attention sur le secteur des produits laitiers, qui est particulier. Nous, on a fait le choix de soutenir les éleveurs. On a augmenté le prix du lait de 30% l’année dernière. Est-ce qu’on veut fragiliser notre agriculture pour faire baisser les prix?"

"Si nous pouvons baisser les prix, nous le ferons"

Lactalis ira à la rencontre de la grande distribution et de Bercy, mais ne s’engagera pas sur une baisse rapide des prix. "On est ouvert, on peut discuter, explique Christophe Piednoël. On va venir à la table des négociations pour expliquer qu’on maintient le prix du lait, qu’on a augmenté nos salariés de 10% depuis avril dernier et qu’on subit aujourd’hui une augmentation du coût de l’énergie de 60%. On aimerait baisser nos produits. C’est notre intérêt, on en vendrait plus. Mais les indicateurs économiques ne nous le permettent pas. On espère que d’ici le quatrième trimestre de cette année, on pourra effectivement baisser les prix."

"Si nous pouvons baisser les prix, nous le ferons", promet le dirigeant de Lactalis, mais le contexte reste fragile selon lui. "Je regarde les chiffres. Ils sont rationnels, publiés, et contrôlés par des commissaires aux comptes. Notre résultat net est aujourd’hui en baisse de 14%. Sur cet aspect-là, il y a une inquiétude réelle, assure Christophe Piednoël, notant "une baisse des ventes de 2%" qui "efface juste la surconsommation qu’il y a eue pendant la période du Covid". Pour aider les consommateurs français, Lactalis préférerait un engagement de l’Etat. "On est conscient de la situation des Français, souligne Christophe Piednoël. On a été très favorable, par exemple, au chèque alimentaire, qui ne s’est pas mis en place. On pense qu’il faut aider les plus modestes."

LP