McDonald's: pourquoi les prix des burgers sont si différents selon les restaurants?

Un restaurant McDonald's. (Image d'illustration) - AFP
À peine 100 mètres séparent le McDonald's à l'intérieur de la Gare Saint-Lazare à Paris, de celui situé à l'extérieur, au 119 rue Saint-Lazare. Pourtant, entre ces deux restaurants, on observe des différences de prix parfois notables.
Le Big Mac est moins cher de 40 centimes dans le premier, le McVeggie l'est de 90 centimes. Mais surtout le Big Arch, la bombe calorique lancée en avril par l'enseigne, est vendu seul à 6 euros dans la gare contre 10,90 euros dans la rue. Presque 5 euros d'écart pour un même produit vendu par une même enseigne? En voilà quelque chose d'incongru...
Et RMC Conso a poussé la recherche plus loin: à Toulouse, le McDonald's de la Place du Capitole propose le Big Arch pour pas moins de 11,80 euros.
Des prix fixés librement par les franchisés
Le consommateur qui s'aperçoit de ces écarts de prix si importants a de quoi être déboussolé... Ils ont pourtant une explication assez claire: McDonald's est une enseigne dont les restaurants sont gérés par des franchisés. Ces derniers exploitent tous la même marque au M jaune, mais chacun fixe ses prix en fonction de plusieurs facteurs.
En fonction des charges fixes et des coûts d'approvisionnement, les prix peuvent être plus ou moins élevés dans un restaurant. Ces variables permettent d'expliquer une partie des écarts entre les deux McDo du quartier Saint-Lazare.
Celui situé dans la rue est ainsi beaucoup plus grand. Il a d'ailleurs la particularité d'être le seul McDonald's de France abrité dans un bâtiment classé aux monuments historiques: une ancienne brasserie alsacienne sur quatre étages à l'architecture typique, qui implique des coûts d'entretien sûrement plus élevés que pour celui de la gare, sur un seul niveau.
Des produits d'appel pour se démarquer
Mais il y a un autre facteur à prendre en compte pour expliquer les quasi 5 euros de différence sur un même burger: celui de la concurrence. Les restaurants McDonald's sont non seulement en concurrence avec les autres enseignes de fast-food, mais aussi entre eux (sauf lorsqu'ils appartiennent à la même personne).
Une manière pour un McDonald's de se démarquer peut donc être de proposer un produit spécifique beaucoup moins cher qu'ailleurs. C'est ce qui semble être le cas à Saint-Lazare avec ce Big Arch relevé à 6 euros. Mais il n'est pas dit que ce sandwich reste éternellement à ce prix défiant toute concurrence.
60 Millions de consommateurs a repéré un autre exemple, cette fois-ci dans le Val-d'Oise. Une boîte de 20 nuggets de poulet était vendue 11 euros par le restaurant du centre commercial Les Portes de Taverny. Soit assez nettement moins cher que ses concurrents de Beaumont-sur-Oise, L’Isle-Adam ou Moisselles ailleurs dans le département, qui la proposent à 12,95 euros.
Finalement, le restaurant de Taverny s'est aligné sur ses voisins et a réhaussé le prix de ses nuggets à 12,95 euros le 21 mai dernier. Mais il est vraisemblable que ce prix, ou bien celui d'autres produits, soit modifié à nouveau plus tard.
Une loi de l'entente illicite
Dans un article d'Actu Toulouse sur les différences de prix constatées dans les McDonald's de la Ville rose, la directrice de quatre d'entre eux explique qu'il existe une "loi de l'entente illicite". Concrètement, des entreprises directement concurrentes n'ont pas le droit de s'entendre sur les prix qu’elles pratiquent, de manière à respecter la liberté de la concurrence.
Ainsi, bien qu'étant de la même enseigne, des restaurants McDonald's n'ont pas le droit d'avoir des tarifs exactement similaires pour tous leurs produits. Les restaurants peuvent s'accorder sur un prix uniquement lorsque la maison-mère lance une opération marketing à l'échelle nationale. Comme avec le menu pour enfant "Happy Meal" dont le prix maximum conseillé est de 4 euros.
En résumé, les écarts de prix entre les produits de chez McDo ont toujours existé. Le site spécialisé MyBurger.fr dispose d'un forum consacré à la comparaison des prix du géant américain du fast-food.
En 2013, un de ces internautes s'était amusé à faire des comparaisons dans 90 restaurants sur une liste de produits. Il avait déjà constaté des écarts pouvant aller jusqu'à 3 euros sur le McChicken ou le Royal Cheese.